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Faire le clown

Par 16 octobre 2019Alertes

« Pie : oiseau dont les dispositions pour le vol ont conduit certains à supposer qu’on pourrait lui apprendre à parler. »

– Ambrose Bierce

 

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Vous n’aimeriez pas être une pie, de temps en temps ?

Voilà une bonne minute que votre correspondante observe l’un de ces oiseaux, perché au sommet d’un arbre frêle, se balancer dans le vent… perdre (apparemment) l’équilibre… voleter quelques secondes… revenir à son perchoir… et recommencer la manœuvre.

Franchement, pourquoi se casser la tête avec les avanies des marchés alors qu’on pourrait faire le clown à la plus haute branche d’un cyprès ?

Pie
 

Ma foi, la question va devoir rester sans réponse pour l’instant – déjà parce que j’ai le vertige… et puis parce que, tout de même, il se passe des choses très intéressantes en ce moment dans le monde économique.

00:45 A commencer par le fameux « bal des publications », qui vient tout juste de démarrer… et qui promet d’être trépidant cette année. Selon Bill Bonner (et le Financial Times), « les entreprises américaines sont sur le point d’annoncer encore plus de mauvaises nouvelles »…

… Mais selon l’analyse de Gilles Leclerc, il y a quelques lueurs d’espoir, comme il l’explique dans La Bourse au Quotidien, dans le cadre d’une analyse des perspectives du S&P 500 :

« Il faudra bien sûr patienter encore quelques jours pour pouvoir se faire une idée plus précise de la qualité des publications du troisième trimestre, et plus encore de la façon dont elles seront accueillies par les marchés, mais en attendant, je vous propose de poser quelques jalons sur l’indice élargi américain. Le but est ici de ‘cadrer’ sa dynamique actuelle et de faire ressortir les niveaux auxquels prêter attention à court terme.

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Cliquez sur l’image pour l’agrandir

 

Nous sommes ici en vue hebdomadaire, laquelle fait apparaître que le S&P 500 s’approche d’une zone de résistance de long terme (le rectangle rouge horizontal ‘R’) qui se situe dans la zone des 3 000 points.

Ceci étant, la dynamique de moyen terme est haussière et s’inscrit dans le canal vert. Cela peut paraître quelque peu simpliste, mais un investisseur qui cherche comment arbitrer ses positions peut être tenté de prendre ledit canal comme référence.

Et pour cause : tant que le S&P 500 y poursuit sa progression, il n’y a pas de souci. Surtout, la résistance de la zone des 3 000 points pourrait bien céder à brève échéance. »

Pour quelles raisons les 3 000 (voire mieux) sont atteignables – et comment ajuster vos positions en conséquence : Gilles vous explique tout cela dans la suite de son article, ici même.

01:45 Un autre segment du marché se porte très bien en ce moment… et cela ne plaît pas forcément à tout le monde : le dollar.

Jim Rickards explique :

« Le dollar américain est proche d’un plus haut historique, si l’on se base sur certains indices. Le plus haut enregistré selon l’indice dollar de la Fed, pondéré des échanges commerciaux, remonte à 1985. A l’époque, c’est ce qui a poussé James Baker, alors secrétaire au Trésor, à convoquer une réunion ayant abouti aux Accords du Plaza, dont la vocation était de faire baisser le dollar.

Selon une idée répandue, un dollar fort pénalise les exportations américaines et les emplois liés aux exportations. Un dollar fort importe de la déflation (vous ‘en avez plus pour votre argent’) dans une période où la Fed veut de l’inflation.

Les prévisions de baisse du dollar se basent sur ces observations qui comportent certaines vérités. Trump souhaite que le dollar baisse, les agriculteurs américains souhaitent que le dollar baisse et les grands exportateurs américains, comme Boeing, veulent que le dollar baisse.

Les analystes de Wall Street prédisent depuis plus d’un an que le dollar va baisser (et ils se trompent).« 

02:30 Qu’est-ce qui empêche le dollar de baisser… et contrarie pas mal les plans de Donald Trump ? Jim a la réponse :

« [Si] le dollar baisse, l’euro augmente. Ces deux devises ne peuvent se dévaluer simultanément l’une par rapport l’autre. Mathématiquement, c’est impossible. (Elles peuvent toutes les deux se déprécier simultanément face à l’or, mais là, c’est une autre histoire.)

Les Etats-Unis ont peut-être besoin d’une impulsion économique (la Fed d’Atlanta prévoit une croissance annualisée de 1,7% au troisième trimestre, soit encore plus faible que la croissance moyenne enregistrée ces dix dernières années) mais l’Europe en a encore plus besoin. En fait, les Etats-Unis payent le prix de la vigueur du dollar pour soutenir l’Europe.

Cet article offre un excellent tour d’horizon de la situation (bien que je ne sois pas d’accord avec la prévision de baisse du dollar formulée par l’auteur).

Les Etats-Unis ont peut-être besoin que le dollar baisse, mais nous ne suivrons pas cette politique car l’Europe a besoin d’un euro bas afin d’éviter un effondrement économique (l’Allemagne et le Royaume-Uni s’orientent vers une récession, et la croissance est nulle en Italie).

Pour les Etats-Unis, le seul moyen de mener une politique de baisse du dollar interviendrait en cas de récession. Dans cette circonstance, l’Europe aurait peut-être besoin d’aide, mais les Etats-Unis en auraient encore plus besoin.

En ce moment, il n’y a pas de récession à l’horizon. Par conséquent, attendez-vous à ce que le Dollar-Roi poursuive son règne malgré les prévisions de baisse du billet vert.« 

Il est sans doute temps de vous intéresser à celui qui s’annonce comme le grand gagnant de cette partie d’échecs (dans tous les sens du terme) monétaires : l’or – et Jim vous indique comment faire juste ici.

03:15 Car oui, l’euro et l’Union européenne sont en très, très, petite forme en ce moment. En fait, la passation de pouvoirs entre Mario Draghi et Christine Lagarde à la tête de la BCE, à la fin du mois, pourrait être lourde de conséquences, explique Bruno Bertez dans La Chronique Agora, car les menaces se multiplient sur le Vieux Continent et sa monnaie :

« Ce qui met en danger l’euro à l’heure actuelle, c’est la dissociation politique qui gagne tout le continent.

Le sentiment populiste et anti-bruxellois grandit. Il est devenu une force politique viable, une véritable alternative au statu quo.

La dislocation s’est répandue dans les pays du Club Med ; surtout, ce qui est encore plus grave, elle a gagné les pays dits du nord. Là aussi, les consensus se sont effondrés. Témoin le double affaissement politique et social en Allemagne.

Récemment, les mouvements sociaux français ont montré la voie. Ils insistent sur le déficit de légitimité des gouvernements domestiques mais aussi européens.

L’illusion de la croissance initiée par la reflation de 2016/2017 a été de courte durée : non seulement le mythe de la croissance synchronisée s’est effondré, mais la rechute a maintenant gagné le pays phare, l’Allemagne.

Ceci rend la situation décidément non-manœuvrable. Les partis politiques allemands ne sont pas la cause du désenchantement, ils en sont les révélateurs et les victimes ; le corps social germanique se fracasse lui aussi.

L’Allemagne n’est plus en position de dicter sa loi, de montrer la route. La construction européenne se trouve donc sans boussole car personne n’a songé à creuser les alternatives aux orientations imposées jusqu’alors par les élites allemandes.

Il y avait le modèle allemand, le refus du modèle allemand et puis… rien d‘autre ! »

Je vous recommande l’intégralité de cet article, disponible ici, pour mieux comprendre où nous en sommes… et ce qui pourrait attendre notre monnaie : décidément, l’année 2020 s’annonce compliquée pour l’Union, et il est temps de prendre les mesures qui s’imposent pour votre épargne.

04:00 Ne vous laissez pas décourager, cependant ! Des pistes sont à creuser pour sortir de cette ornière – notamment en ce qui concerne les nouvelles technologies, traditionnel moteur de sortie de crise. Si le Next 40 risque de n’être qu’une déception de plus au niveau français, comme nous l’avons vu hier…

… Les choses seraient plus efficaces au niveau européen, selon Arthur Toce dans Opportunités Technos, même s’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir :

« Il faudrait que l’harmonisation financière soit une priorité en Europe. La création d’une Bourse paneuropéenne avec un service permettant par exemple aux entreprises de publier leurs communiqués dans les quatre principales langues (anglais, français, espagnol, allemand) serait un bon début ! Une vraie Bourse européenne centralisée la rendrait incontournable. Elle irriguerait ainsi un bassin de plus de 500 millions d’habitants.

Il ne serait pas idiot non plus de disposer d’un organisme central qui accompagne les start-ups en forte croissance pour qu’elles attaquent les autres marchés européens et s’adaptent aux spécificités locales de chaque sous-marché.

Le politique devrait faciliter la cotation et encourager les fusions-acquisitions entre acteurs de différents pays. Aujourd’hui, c’est exactement l’inverse qui est fait.« 

Un futur « Nasdaq européen » est-il possible ? Arthur creuse la question ici même. Cela pourrait en tout cas redonner du souffle, et une vision, à un projet européen qui s’est bien égaré ces dernières années…

04:45 Nous allons conclure sur une petite « note de service », avec deux belles performances à noter : un +11% pour Kering, sorti hier du portefeuille de La lettre PEA… et une prise de bénéfice partielle de +10% sur Sopra pour les lecteurs de SMS Cash Alert – qui apprécient, comme en témoigne le petit message de M.A. :

« Merci et bravo pour vos trades que j’ai enfin pu passer et dont j’ai déjà pu récolter les bénéfices à plusieurs reprises, ce qui est bien sympa et agréable.« 

Pour les rejoindre sans plus attendre, cliquez simplement ici.

Ne me reste plus qu’à vous souhaiter une très bonne soirée, à demain !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes


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