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Fermez la porte, M. Powell !

Par 16 mai 2019Alertes

« Seul l’arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux, car c’est dans cette lutte que ses racines, mises à l’épreuve, se fortifient ».

– Sénèque

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Faisons une petite pause, aujourd’hui ; pas de tweets, pas de guerre commerciale, pas de représailles – je vais même faire un effort et ne pas aborder le fait que Donald Trump a décrété le blocage du géant des télécoms chinois Huawei, affirmant qu’il s’agit d’une urgence nationale.

Non, tout cela peut attendre demain. Peut-être qu’avec un (tout petit) peu de recul, les choses sembleront plus claires ?

Et puis sait-on jamais, d’ici demain, les dirigeants des deux plus grandes puissances de la planète auront peut-être trouvé le moyen de se mettre d’accord, la paix et l’harmonie régneront, des lendemains radieux seront garantis et ainsi de suite.

rayons du soleil à travers les arbres
 

(Comment ça, « non » ?)

00:30 A la place, commençons par une courte analyse de Dan Amoss, bras droit de Jim Rickards. Dan nous livre une explication tout à fait limpide du climat boursier actuel et de la vulnérabilité des marchés :

« Imaginez une vague de froid survenant après cinq années consécutives d’une douceur hivernale atypique. Lorsque cette vague de froid arrive, elle surprend tout le monde, même si, à l’image des saisons qui influencent énormément les températures, la politique de la Fed influence énormément les conditions de marché.

Pour pousser plus loin cette analogie, la Fed et les autres banques centrales ont bâti une serre tout autour des ‘plantes’ de Wall Street pour les ‘protéger’ des conditions climatiques extérieures (des choses telles que la libre concurrence de marché, un coût du capital réaliste et des récessions).

Ces plantes fragiles, telles que les sociétés de location de scooters partagés et Tesla, se sont épanouies dans cet environnement sous serre. Mais leurs racines sont peu profondes et elles ne sont pas adaptées à un environnement non subventionné par la Fed.

Alors quand les banques centrales ouvrent lentement les portes de la serre en plein hiver, ces plantes se flétrissent sous le choc« .

Bruno Bertez ne disait pas autre chose, au passage, lorsqu’il mentionnait ce matin dans La Chronique Agora que « les bulles d’actifs craqueraient en cas de hausse des taux, en cas de hausse de l’inflation, en cas de vraie reprise économique tout simplement, parce que pour éviter le dérapage, il faudrait en catastrophe resserrer. Ceci oblige les régulateurs à naviguer à vue et à s’opposer à toute reprise franche de l’activité« .

Beau paradoxe, non ? Les marchés vont tellement bien… qu’il ne faut pas que la reprise soit trop forte.

01:30 Mais revenons-en à Dan – et surtout aux raisons pour lesquelles son analyse est importante pour vous et vos décisions financières :

« La plupart des investisseurs ne cernent pas l’impact de cet effet de serre au sens figuré, contrairement à Jim. Voilà pourquoi depuis ces toutes dernières années, il recommande d’adopter l’approche d’un portefeuille défensif.

Si les banques centrales paniquent et réagissent en refermant les portes de la serre et en inondant le marché de nouvelles liquidités, nous recommanderons probablement d’envisager un portefeuille plus offensif ».

Pour l’instant, précise toutefois Dan, nous n’en sommes pas là. La Fed n’est pas avare de mots… mais en matière d’actions, elle est plus pingre. Toutes les promesses de patience ne valent pas un petit tour d’assouplissement quantitatif…

… Et en attendant d’en arriver là, mieux vaut s’en tenir à la stratégie définie par Jim : « de solides compartiments or, bons du Trésor et liquidités« .

Et si vous voulez plus de détails sur quoi mettre exactement dans ces fameux « compartiments », cliquez ici.

02:15 Bon, j’avais dit que nous ne parlerions pas guerre commerciale… mais pour aborder la prochaine opportunité, je dois quand même rappeler la décision de Donald Trump de reporter de six mois l’application de taxes douanières sur les automobiles européennes.

Deux fronts à la fois, cela faisait sans doute un peu beaucoup, même pour quelqu’un comme le président américain.

En tout cas, cela fait naître une jolie fenêtre de trading sur le secteur automobile, explique Mathieu Lebrun dans La Bourse au Quotidien :

« Malmenés ces derniers jours, les Valeo, Faurecia et autres Renault se sont finalement repris hier dans la dernière heure de cotation… mais retombaient dans leurs travers ce jeudi à l’approche de la mi-séance. En parlant de la marque au losange, le titre, pénalisé par les déboires de Nissan, a plongé hier dans la zone des 50€« .

 

cours Renault
 

03:15 Il y a moyen de profiter de cette faiblesse pour tenter un très joli coup, poursuit Mathieu. Il y a en effet des dividendes à saisir…

« Plus que le PER, de l’ordre de 3, ou encore les 15 Mds€ de capitalisation boursière (ce qui, à 3 Mds€ près, représente désormais la simple participation détenue dans Nissan), c’est surtout le rendement attendu qui devient particulièrement attrayant. 

Avec un dividende de 3,55€ à venir dans un mois (le détachement interviendra très exactement le 18 juin), le rendement instantané avoisine les 7%, justement le seuil d’alerte pour mes indicateurs…

D’une manière plus générale, et dans la grande majorité des cas, quand je recommande un titre pour son rendement, il est important de chercher à savoir si celui-ci va être pérenne ou non.

En effet, pour que les sociétés qui détachent leur dividende aient le potentiel de remonter ensuite, vous devez toujours vous demander s’ils sont en mesure de ‘servir’ un coupon équivalent l’année suivante« .

Je vous recommande l’intégralité de l’analyse de Mathieu, consultable ici – et n’oubliez pas non plus que vous pouvez bénéficier de ses conseils au quotidien dans le cadre de son service, SMS Cash Alert : pour vous abonner, c’est par là.

04:00 Pour terminer, une idée d’investissement qui sort complètement des sentiers battus… et qui nous vient d’Arthur Toce dans Opportunités Technos. Il s’agit d’un géant de l’internet qui n’est ni Amazon, ni Google, ni Apple, ni Facebook, ni même américain, chinois ou européen.

Prêt à être surpris ? Explication d’Arthur :

« On lit beaucoup de choses sur les BATX et autres GAFAM. On nous raconte à quel point l’Europe est faible et on nous explique pourquoi seuls ces deux groupes de géants du numérique existent.

Pourtant, vous en serez peut-être surpris, d’autres géants existent. Aujourd’hui, nous nous intéressons à un inconnu venu d’Afrique, Naspers – à ne pas confondre avec Napster la plateforme de musique en ligne ! ».

 

logo Naspers
 

04:30 Eh oui, l’Afrique aussi a de belles opportunités à présenter – à condition de savoir s’y retrouver. En l’occurrence, Naspers a des bases solides mais aussi une approche originale et vraiment « différenciante », si vous me pardonnez ce néologisme, de son activité.

Arthur continue :

« Naspers (ZAE000015889 – NPNJn) est la première entreprise d’Afrique du Sud. Une grande partie de sa réussite provient de ses investissements précoces, dès 2001, dans le géant chinois Tencent, dont elle détient encore 30%. En fait, c’est une entreprise touche-à-tout… et mondiale.

En 2018, ses principaux chiffres étaient :

– une présence dans 120 pays ;
– un chiffre d’affaires de 20,1 Mds$, soit une croissance de 39% ;
– un résultat net de 3,4 Mds$.

Pour 2019, le premier trimestre affiche d’ores et déjà 23% de croissance sur l’ensemble de l’activité et une amélioration de la rentabilité dans quasiment tous les secteurs !

Contrairement aux autres titans du net, Naspers est une entreprise historiquement issue du secteur de l’édition et des médias. Cela lui a permis de développer une vision de l’Internet globale tout en créant une activité de holding technologique.

Si chez Google, le mantra fut longtemps ‘Don’t be evil’ (Ne soyez pas méchant), chez Naspers, c’est ‘We build leading companies that empower people and enrich communities’ (Nous créons des entreprises à l’avant-garde qui permettent aux populations d’agir et enrichissent les communautés).

Ce slogan est le révélateur de sa stratégie : créer des géants locaux, proches des complexités culturelles locales ; une stratégie à rebours de bien des approches qui consistent à uniformiser et internationaliser une marque unique !« 

Pour en savoir plus, lisez la suite de l’article… et si vous voulez en savoir plus sur l’investissement technologique et ses tendances les plus prometteuses, c’est par ici.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une très bonne soirée – à demain !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

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