« Nos chimères sont ce qui nous ressemble le mieux. »
– Victor Hugo
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Votre correspondante, pourtant de signe fataliste ascendant Schopenhauer, a réussi à se déprimer toute seule avec l’édition d’hier. Catastrophes, crises et délitement des sociétés font peut-être naître de belles opportunités de gains pour ceux qui y sont préparés… mais à envisager au jour le jour, ils sont nettement moins engageants ! Changeons donc un peu de disque, aujourd’hui.
Passons rapidement sur l’actualité du jour : à l’issue de sa réunion, la Fed a refroidi hier les espoirs des investisseurs. Une réduction de 0,25 points du taux directeur a bien été annoncée, mais Jerome Powell a exclu la mise en place d’un véritable cycle de baisse.
Cela n’a pas exactement plu aux intervenants, à qui il en faut toujours plus… et on peut s’attendre à de belles salves twittesques du côté de la Maison Blanche. A suivre !
00:30 Du point de vue de l’analyse graphique, la situation appelle en tout cas à la prudence. Mathieu Lebrun décortique l’ambiance de ces derniers jours dans La Bourse au Quotidien, et détecte des signaux pas forcément positifs pour les semaines qui viennent, suite à la baisse assez brutale du CAC 40 cette semaine :
« Faut-il voir les prémisses d’une correction plus marquée ? Et si oui, jusqu’où et avec quels corollaires ? Sur le graphique ci-après, on distingue bien l’importance de la résistance récemment testée sur le CAC GR (qui intègre les dividendes), résistance visible en bleu clair (+les flèches rouges). »
01:30 Une banque centrale peut en cacher une autre, par ailleurs. La Fed a fait connaître ses dernières décisions… ce sera bientôt au tour de la Banque centrale européenne. Mathieu reprend :
« […] En attendant la prochaine réunion de la BCE à la rentrée, c’est à un jeu d’équilibriste auquel les opérateurs vont probablement être confrontés.
Une croissance atone ou en très net ralentissement dans la zone euro (cf. les derniers indicateurs de conjoncture que mon collègue Philippe commentait ici, là et encore là fin juillet) ne constitue pas a priori le meilleur des environnements pour voir les Bourses progresser.Toutefois, on le sait, plus les indicateurs macroéconomiques déçoivent, plus les banques centrales sont incitées à agir… Sauf que c’est justement là où cela pourrait coincer ce mois-ci.
Au vu de la dernière réunion de la BCE, il n’y a pas eu de discussions concrètes autour d’un plan d’action. Et si la banque centrale va probablement finir par sortir l’artillerie lourde à la rentrée, surtout si les statistiques continuent à se dégrader), la volatilité risque de ne pas épargner le marché d’ici là.
Ajoutez à cela des discussions commerciales sino-américaines qui s’enlisent, des marchés américains sur leurs sommets historiques, le tout avec des volumes en baisse constante (période estivale oblige), et vous avez tous les ingrédients d’un cocktail potentiellement détonnant… «
Notez bien qu’un tel cocktail n’est pas forcément pour déplaire à Mathieu : les dernières séances lui ont permis – ainsi qu’à ses lecteurs – d’engranger des gains cumulés de 26% en seulement deux trades. Pour les rejoindre, c’est par ici.
02:15 Mais au fait… ces banques centrales qui font et défont désormais le sort des économies mondiales… d’où viennent-elles ? Comment sont-elles nées ?
Tenez, offrons-nous un petit voyage dans le temps avec Philippe Béchade, qui fait un petit retour historique dans le dernier numéro de sa lettre, Béchade Confidentiel :
« La première [banque centrale] à voir le jour fut la Riksbank, en 1668. Il s’agit de la banque centrale de Suède, dont le rôle fut de gérer avec prudence la création de la monnaie du royaume de Suède après l’effondrement de la Stockholms Banco, fondée par l’entrepreneur hollandais Johan Palmstruch. La Stockholms Banco avait été la première banque en Europe à émettre de la monnaie papier – sous la supervision du roi de Suède.
Une aventure ‘moderne’ qui révolutionnait l’ancien monde (air connu) de la monnaie métal (obsolète) et qui se termina – le croirez-vous – par une banqueroute !
Il fallut attendre presque un siècle (milieu du XVIIIe) avant que la Riksbank soit autorisée par le Parlement suédois à imprimer des billets de banque. En réalité, elle n’obtiendra réellement le statut de banque centrale qu’en 1897 et ne disposera du monopole de la création monétaire qu’en 1904 (près de 150 ans après l’émission des premiers billets), c’est-à-dire neuf ans avant la naissance de la Réserve fédérale américaine.
Le seconde plus ancienne institution monétaire de la planète est la Banque d’Angleterre, fondée un 27 juillet il y a 325 ans et surnommée la ‘vieille dame de Threadneedle Street’. Ses fonctions principales étaient alors d’assurer l’écoulement et la liquidité des emprunts d’Etat et de garantir l’authenticité des billets de banque, dont la valeur faciale était inscrite à la main (comme sur un chèque) et certifiée par un coup de tampon – sur le modèle du sceau royal en quelque sorte. Elle fut nationalisée en 1946 (une mésaventure que ne subit jamais la Riksbank) et ne retrouva son indépendance qu’en 1997.
Aucune d’entre elles ne se mêla d’influencer ouvertement les cours de Bourse avant 2009, mais la Riksbank se fixa une autre priorité il y a 10 ans : faire disparaître les billets de banque et l’argent liquide, jusqu’à rendre leur usage quasiment illégal au moment où j’écris ces lignes. »
N’oublions pas la France avec John Law – un autre petit concentré d’Histoire est disponible par ici si le cœur vous en dit.
Non, décidément, les banques centrales ne datent pas d’hier… mais leurs inventions actuelles, en revanche, sont bel et bien inédites…
03:15 Passons à tout autre chose maintenant – rien à voir avec les banques centrales ni le CAC 40… mais une information que j’ai trouvée fascinante, et un peu inquiétante (qui rime avec CAC 40. Coïncidence ?… Peut-être est-ce un message dissimulé !!).
Elle nous vient de Vanessa Popineau dans Opportunités Technos :
« Si les chimères sont connues pour être des créatures hybrides, aussi étranges que fabuleuses, de la mythologie et des contes de fées, elles ne devraient pas tarder à investir le monde réel. Vous ne trouverez pas pour autant sirènes, centaures, satyres et autres harpies dans la sombre arrière-boutique d’un taxidermiste un peu farfelu, mais bien en éprouvettes dans des laboratoires japonais.
C’est tout du moins ce que vient de révéler la célèbre et très sérieuse revue Nature : l’empire du Soleil levant a autorisé l’un de ses scientifiques, Hiromitsu Nakauchi et son équipe, à pratiquer des expériences d’hybridation sur des embryons animaux. Si l’interfaçage homme-machine semble moins polémique, le croisement homme-animal pourrait néanmoins avoir aussi son utilité.«
Pourquoi se lancer dans de tels croisements ? La motivation des chercheurs est moins exotique qu’il ne peut le paraître au premier abord… mais on reste presque dans le domaine de la science-fiction, comme vous pourrez le voir dans la suite de l’article.
Et si vous n’êtes pas tout à fait prêt à investir dans le prochain hippogriffe, vous pouvez tout de même retrouver des innovations technologiques un peu moins échevelées mais tout aussi prometteuses dans NewTech Insider, disponible ici.
Hippogriffe allaitant son petit, atelier du Péloponnèse, 630-620 av. J.-C.
04:15 Terminons par un petit tour du côté de l’investissement immobilier – avec la réponse à une question que bon nombre d’acheteurs (et vendeurs) se sont posés à un moment ou à un autre du processus.
« Franchement, à quoi il sert, mon agent immobilier ? »
Alexandre Lauzier nous donne une réponse très complète dans De zéro à la liberté financière – livrant quelques informations surprenantes au passage :
« Un investissement est une histoire d’argent, mais l’immobilier est, pour la plupart des particuliers, une affaire de cœur. Qu’il s’agisse d’une résidence principale dans laquelle le vendeur a passé les plus belles années de sa vie ou d’un héritage qu’il faut vendre malgré soi, les raisons ne manquent pas pour que l’affect du vendeur se mêle à ce qui ne devrait être qu’une discussion financière.
‘Vous faites quoi dans la vie ? Combien gagnez-vous ? Combien d’enfants avez-vous ? Qu’allez-vous faire du jardin après l’achat ? Vous n’allez quand même pas changer la couleur des volets ?’
Toutes ces questions, je les ai personnellement entendues lors des rares visites que j’ai faites dans le cas de ventes entre particuliers.
Inutile de vous dire que, sauf si vous êtes miraculeusement conforme à l’idée que le vendeur se faisait du futur propriétaire, la transaction a peu de chances d’arriver à terme… Elle peut même échouer sans que la discussion sur le prix ait seulement débuté !«
Votre agent immobilier, explique Alexandre, se rapproche plus du négociateur de prises d’otage que du spécialiste de la visite guidée : continuez votre lecture pour comprendre toutes les subtilités de son rôle… et son utilité lors de votre prochaine transaction.
Excellente soirée, à demain !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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