« Expliquer un fait, c’est l’unir à un autre. »
– Jorge Luis Borges
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Aujourd’hui, faits, informations et explications ! Après les journées vertigineuses que les marchés viennent de nous faire vivre, il semble que le CAC 40 tente une petite accalmie – à confirmer bien entendu côté américain, même si les choses semblent plutôt bien parties à l’heure où j’écris ces lignes.
En effet, le seuil de douleur étant désormais atteint, voire carrément pulvérisé, les intervenants attendent désormais « un geste » de la part des autorités – une décision, des mesures de relance, bref… quelque chose qui permette de faire repartir l’économie et, avec elle, le marché haussier.
En attendant d’être fixés (Donald Trump devrait s’exprimer dans la soirée, sans oublier la réunion du FOMC la semaine prochaine), prenons un peu de recul pour bien comprendre ce qui nous est tombé sur le museau… et ce à quoi il faut potentiellement s’attendre maintenant.
00:30 Commençons par le principal déclencheur de la baisse d’hier – le pétrole. Que s’est-il passé, et surtout… que pourrait-il se passer ensuite ?
Mathieu Lebrun fait un petit résumé très clair de tout cela dans La Bourse au Quotidien :
« Alors que les pays producteurs de pétrole ne sont pas parvenus à un accord de réduction de production avec la Russie vendredi (voulu afin d’atténuer l’impact du ralentissement économique et impliquant donc une baisse de la demande de pétrole lié au coronavirus), cet échec des discussions a poussé l’Arabie saoudite à la jouer solo ce week-end.
Riyad vient ainsi d’ouvrir seul les vannes de sa production. Avec une augmentation attendue de 10 millions de barils par jour dès début avril (fin mars étant la date d’expiration de l’accord signé avec les autres membres de l’OPEP). Le but clairement affiché est non plus de soutenir les cours mais, au contraire, de rentrer dans une véritable guerre de prise de part de marché.
En pesant ainsi sur les cours, Riyad pense avoir les reins suffisamment solides pour pouvoir faire le dos rond durant les prochains mois quand le baril sera bas. Ce qui ne sera probablement pas le cas de tout le monde, notamment dans le pétrole de schiste américain. A terme ensuite, une fois les faillites passées et multipliées, la production au niveau mondial se réduisant ainsi mécaniquement, l’environnement redeviendra favorable à une remontée des cours. Mais chaque chose en son temps, ce n’est pas pour tout de suite. »
01:15 Là tout de suite, en revanche, vous vous demandez peut-être si on tient une bonne occasion, éventuellement. Eh bien… allez, reprenons tous en chœur : « Il faut rester prudent ! »
Mathieu explique :
« Hier, le WTI et le Brent plongeaient à l’ouverture de 25% en moyenne, leur plus grosse chute depuis la guerre du Golfe en 1991 (cf. cercle noir ci-dessous sur le graphique du future avril).
WTI future avril en vue hebdomadaire / Source : TRADINGVIEW.
Cliquez sur l’image pour l’afficher en grand.
Alors, autour des 30 $, faut-il y voir l’opportunité de l’année ? Pour Goldman Sachs, la réponse est non. Le risque est même désormais de voir le baril refluer sur les 20 $. Ce qui, malgré l’effondrement constaté depuis vendredi, fait encore ressortir un potentiel de baisse supplémentaire d’environ 50% par rapport aux cours actuels !«
La suite de cette analyse se trouve juste ici.
Si vous êtes trader, il y a sans doute de meilleures opportunités, actuellement, plus simples à jouer – comme celles que Mathieu identifie pour vous tous les jours, par exemple, ici même.
02:15 Continuons avec les explications – provenant de Bill Bonner, cette fois-ci, qui nous explique dans La Chronique Agora pourquoi la crise actuelle ne sera peut-être pas aussi « simple » (façon de parler) à régler que les précédentes.
Il s’avère que le Covid-19 n’est pas le seul coupable, en termes de contamination…
« Dans les faits, les autorités ont compromis le système immunitaire de l’économie entière.
De quoi a-t-on besoin lors d’un revers ? D’épargne. Mais cela fait 10 ans que les taux ultra-bas [des banques centrales] pénalisent l’épargne. Naturellement, elle est tombée aux niveaux les plus bas de l’Histoire.
Au lieu d’épargner leur argent, on a encouragé les gens à ‘l’investir’ – ce qui, à son tour, a fait grimper les prix des actifs d’investissement aux plus hauts niveaux de l’Histoire. Or de quoi n’a-t-on pas besoin lors d’un revers ? D’actifs spéculatifs surévalués, bien sûr.
En soutenant les marchés US… et l’économie US… la Fed a donné aux gens l’impression que les revers appartenaient au passé. Quoi qu’il arrive, la Réserve fédérale serait là… juste à temps.
[…] Chaque fois que le marché boursier tentait de corriger, par exemple, les pompiers de la Fed arrivaient avec des tuyaux géants emplis de ‘liquidités’.Et chaque fois que l’économie tentait de reprendre sa respiration, même chose. De l’aide arrivait de la part des autorités, juste à temps.
‘Inquiet, moi ? Jamais’ est devenu une stratégie d’investissement, où les investisseurs les plus insouciants… ceux qui achetaient les investissements les plus imprudents… gagnaient le plus d’argent.«
Est-ce vraiment une stratégie durable – surtout quand la réalité vient se rappeler brutalement, d’une manière on ne peut plus concrète (usines à l’arrêt, avions cloués au sol, pays isolés…), au souvenir des « maître du monde » ?
03:00 Je ne sais pas. Les autorités économiques, monétaires et financières réussiront peut-être un nouveau tour de force. Une action concertée de tous les dirigeants serait vraiment une première – un exemple de collaboration sans précédent, au niveau mondial.
Une raison de voir le coronavirus comme… un bienfait, en réalité ? Un peu comme les niveaux de pollution, qui ont connu des chutes record au-dessus de la Chine ?
A suivre… mais en attendant cet élan exemplaire de coopération internationale, il n’est pas interdit de prendre quelques précautions. Juste au cas où !
03:45 Je passe maintenant la parole à Arthur Toce qui, dans Opportunités Technos, nous donne quant à lui des explications extrêmement claires et concrètes sur la situation du virus lui-même – des chiffres et des éléments pour mieux comprendre les risques à tous les niveaux.
Voici ce qu’il en dit :
« [On] voit bien où se situe le risque face à cette nouvelle maladie et ce sont principalement chez les personnes souffrant déjà de faiblesses physiques.
L’autre gros risque est celui de l’afflux de patients dans des infrastructures déjà débordées. C’est ce qui est arrivé à Wuhan et a abouti à une incapacité à soigner les gens qui s’affaiblissent. De même, les personnels soignants souffrent également d’un certain manque de repos et ont, de fait, plus de chances de tomber malades.
C’est une mécanique sans fin qui s’autoalimente.
Ce que craint surtout Wall Street et les investisseurs de tout poil, c’est que les économies se ferment pour limiter la propagation, même si le virus semble déjà circuler largement. Les quarantaines sont en effet un des seuls moyens de limiter la crise.
Désormais, les grandes banques se bousculent pour donner leurs prévisions sur l’impact économique du coronavirus au niveau mondial. Goldman Sachs dit que cela va éradiquer la croissance américaine, d’autres que cela entamera de 0, 1 % le PIB mondial.«
Arthur va même plus loin – et vous propose carrément un petit « Guide de l’investisseur en temps de pandémie », que vous pouvez télécharger à la suite de son article (je vous conseille d’ailleurs de les lire de bout en bout, aussi bien l’article que le guide, car ils sont extrêmement éclairants) – c’est par ici.
04:15 Nous terminerons avec Robert Kiyosaki – ou plus précisément avec son collègue Ken McElroy, conseiller immobilier. Il analyse dans le dernier numéro de la lettre Père Riche, Père Pauvre les facteurs qui nourrissent les prix de l’immobilier : des facteurs importants à prendre en compte avant d’acheter, afin d’être le plus certain possible du potentiel de votre futur bien…
Prenez la démographie, par exemple. Ken explique :
« Les prix de l’immobilier sont régis principalement par la loi de l’offre et de la demande. Lorsque la demande immobilière est forte mais que l’offre est anémique, les prix s’envolent et les vendeurs prennent les commandes du marché. Lorsque le nombre de biens immobiliers proposés à la vente augmente, cela crée une situation où l’offre est supérieure à la demande et les prix baissent.
[…] Les statistiques démographiques désignent les données qui décrivent la composition d’une population, telles que l’âge, l’origine ethnique, le sexe, les revenus, les flux migratoires et la croissance démographique. On néglige souvent ces données, alors qu’il s’agit d’un facteur essentiel qui détermine les prix de l’immobilier et la nature de la demande.L’évolution démographique d’un pays peut avoir un impact important et durable sur les tendances du marché de l’immobilier. Par exemple, les « baby-boomers », nés entre 1945 et 1964, illustrent parfaitement le type de tendance démographique susceptible d’avoir une incidence substantielle sur le marché de l’immobilier.
Le passage à la retraite de ces baby-boomers est l’une des tendances générationnelles les plus intéressantes du dernier siècle. Commencée en 2010, elle se fera sentir sur le marché pendant plusieurs décennies. Les milléniaux et les flux migratoires sont deux autres tendances qu’il convient de surveiller.
La chose à retenir est qu’il ne sert à rien d’être un pionnier, il suffit de prendre le train en marche, tant qu’il n’y a pas encore trop de monde sur le marché que vous visez.«
La leçon à retenir : pour votre achat immobilier, ne surveillez pas uniquement les conditions de marché actuelles. Essayez d’anticiper les mouvements démographiques et ce qu’ils signifient pour telle ou telle zone susceptible d’attirer de futurs retraités, par exemple… ou bien tel bassin d’emploi qui s’ouvre et fera donc venir des millennials en quête de logements, et ainsi de suite.
Pour découvrir la suite de l’analyse de Ken, il suffit de rejoindre les lecteurs de Père Riche, Père Pauvre – en cliquant simplement ici.
Et si vous voulez encore plus de conseils sur l’immobilier, n’oubliez pas que De zéro à la liberté financière se spécialiste sur le sujet… et est 100% gratuite. Pour vous inscrire, c’est par là !
05:00 C’est tout pour aujourd’hui… et pour le reste de la semaine en ce qui nous concerne : votre correspondante se « met au vert » quelques jours (je ne vais ni en Italie ni en Chine, rassurez-vous), et les Marchés en 5 Minutes s’interrompent jusqu’au 15 mars…
D’ici là, je vous souhaite une excellente fin de semaine, et à lundi !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
★★★ Le chiffre du jour ★★★ |
15 mai 2020
C’est la date (oui, au jour près) où vous pourriez engranger une plus-value de +1 000%. Et ce n’est pas la seule occasion de ce genre que nous avons détectée pour 2020 : en fait, notre spécialiste a identifié une série de séances boursières tout aussi profitables – grâce à une « faille » dans le système légal américain. Pour découvrir cette stratégie d’insider, c’est par ici : vous verrez, elle a déjà fait ses preuves… et rapporté des plus-values à trois chiffres à un petit groupe d’investisseurs. A votre tour ! |