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Jamais deux sans trois (gains)

Par 25 avril 2019Alertes

« La modestie est toujours de la fausse modestie ».

– Jules Renard

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Commençons par un petit moment d’autocongratulations, parce que les dernières 24 heures ont été franchement lucratives pour nos lecteurs :

Il y a d’abord eu un gain de 36% pour les lecteurs de NewTech Insider grâce à Altran… ensuite on apprenait que James Altucher recommandait de sortir de la position D.R. Horton sur une plus-value de 34% dans une alerte Top 1% Altucher… suite à quoi – jamais deux sans trois – Mathieu Lebrun annonçait une prise de bénéfice partielle de 15% prise en à peine 24 heures grâce à l’eurodollar grâce à son service SMS Cash Alerte

… Bref, une belle journée pour votre portefeuille ! (Enfin… si vous souscrivez à l’un ou plusieurs de ces services bien entendu – dans le cas contraire, il suffit de cliquer sur les liens ci-dessus si vous voulez les rejoindre dès à présent).

00:30 Revenons maintenant sur terre, où les marchés continuent de ronronner… même si quelques couacs commencent à se faire entendre, discrètement, ici et là.

Eric Lewin faisait notamment un état des lieux du marché des petites et moyennes valeurs françaises dans le cadre de son service Mes Valeurs de Croissance – et si l’ensemble est encourageant, il faut tout de même savoir prendre un peu de recul :

« L’écart continue de se réduire entre le CAC 40 et les indices CAC Small et CAC Mid & Small, sur lesquels les capitaux signent leur grand retour.

Depuis le début de l’année, l’indice de référence affiche un gain de 17,8. Le CAC Small et le CAC Mid & Small ne sont toutefois pas en reste, s’adjugeant respectivement 16 et 17,1%. L’un et l’autre peuvent donc tout à fait revenir à hauteur du CAC 40 d’ici la fin de l’année, voire avant, sachant que le CAC Mid & Small a fait mieux que l’indice phare à 13 reprises au cours des 16 dernières années.

Au surplus, les valeurs qui composent le CAC Mid & Small sont encore relativement attractives, puisqu’elles se paient sur un PER de 13, tandis que celui des
blue chips est actuellement de l’ordre de 15. Attention tout de même car les attentes des analystes sont élevées. Le consensus vise en effet une hausse de 15% des bénéfices des petites et moyennes capitalisations cette année et toute déception pourrait se payer cher en Bourse« .

(Je rappelle au passage que le livre d’Eric est désormais en librairie… et toujours disponible en ligne en cliquant ici, si vous préférez le recevoir sans bouger de chez vous – et dans des conditions plus avantageuses !)

01:15 Elargissons ensuite le cadre avec Philippe Béchade, qui dressait un panorama complet des marchés actuels dans La Bourse au Quotidien. Philippe s’interroge notamment sur le fait que les actions commencent à tourner en rond… tandis que le marché obligataire est en pleine forme. Pas forcément bon signe, selon lui :

« En toile de fond, nous avons toujours des spéculations sur les signaux plus ou moins explicites que pourrait envoyer la Fed aux marchés d’ici une semaine (la prochaine réunion du comité de politique monétaire (FOMC) se tiendra les 30 avril et 1er mai) afin d’alimenter ou non l’anticipation d’un prochaine assouplissement monétaire, le niveau de neutralité implicite des taux ayant été réduit de 3,00/3,25% à 1,75/2,00% en seulement six mois.

Autrement dit, puisqu’un coup de pouce de la Réserve fédérale reste du domaine de l’hypothétique, la détente des taux survenue ce 24 avril n’est peut-être pas de si bon augure et pourrait attester une amorce de ‘flight to quality’ (course vers la sécurité).

Cette hypothèse est du reste corroborée par le parcours du dix ans helvétique (placement ‘coffre-fort’), qui a bénéficié d’une embellie de quatre points, de -0,27% à -0,31%. Sur une semaine, le parcours est encore plus spectaculaire avec un rendement passé de -0,16% (le 1 avril) à un plus bas de -0,33%. Qui se couvre ses positions avec une telle détermination ? Et pourquoi ? A ce stade, le mystère rester entier »

Philippe aborde d’autres mystères et risques actuels ici même – des informations utiles pour adapter votre stratégie : profitez de la hausse tant qu’elle dure… mais prenez vos précautions en vue du retournement !

02:00 Le choc qui fera trébucher les marchés pourrait venir d’une forme de « guerre » un peu oubliée ces derniers mois au profit – si l’on peut appeler ça comme ça – des guerres commerciales. Je veux parler des guerres des devises, qui continuent de faire rage plus ou moins discrètement.

Après le yuan ou le dollar, c’est peut-être au tour de l’euro de tirer une salve, selon Jim Rickards dans Alerte Guerre des Devises :

« La prochaine bataille des guerres des devises s’inscrira dans une démarche de dévaluation de l’euro (EUR) à partir de son cours actuel d’environ 1,12$ face au dollar (USD). L’euro chutera probablement jusqu’à 1,05$ (à peu près le niveau qu’il a atteint en 2015, et avant cela en 2002), pour que les membres de la Zone euro obtiennent le ‘stimulus’ dont ils ont besoin pour éviter une récession« .

02:30 Quels seront les effets de cette dévaluation de 6,25% – pour vous en tant qu’investisseur… mais aussi que consommateur ?

« […] La baisse du taux de change baissera le prix des exportations. Cela favorisa la vente de tous les produits, des plus chers comme les avions Airbus, aux moins chers comme les vins français, les articles de maroquinerie italiens et les voitures allemandes. Une monnaie plus abordable stimule également les voyages touristiques des Américains, Canadiens et Chinois, qui viennent visiter Paris et Venise, et vont skier dans les Alpes.

Une monnaie plus abordable augmente également le coût des importations et des voyages pour les Européens. La demande en faveur de la viande américaine et des iPhones chinois va baisser en Europe. Les Européens reporteront à plus tard leurs projets d’aller visiter le Grand Canyon et New York.

L’effet conjoint d’une baisse des prix à l’exportation et d’une hausse des coûts à l’importation va améliorer la balance commerciale européenne, ce qui augmentera son PIB. Dans la mesure où les Européens achèteront tout de même des produits étrangers avec un euro déprécié, ces produits reviendront plus cher, ce qui aura tendance à importer de l’inflation. C’est essentiel afin d’éviter la déflation, laquelle provoque une augmentation marginale de la valeur réelle de la dette.

Enfin, le renforcement du secteur des exportations crée des emplois qui y sont liés, ce qui augmente le revenu des ménages et exerce un effet multiplicateur lorsque les salariés qui viennent d’être embauchés dépensent leurs salaires en loyers, produits alimentaires, essence et équipements de la maison« .

03:15 Que du bon, alors ? Pas si vite… outre le fait qu’une dévaluation n’a pas que des bons côtés, Jim conclut :

« Cette méthode a fonctionné en 2015-2016, lorsque la paire EUR/USD a atteint un plus-bas sur 13 ans de 1,04$ (le précédent plus-bas était de 1,04$, en décembre 2002). Cette phase de dévaluation de l’euro a été l’un des éléments ayant contribué au court scénario de croissance mondiale synchronisée de 2017.

Mais il y a un problème : cet effet stimulateur ne s’est pas autoalimenté. Dès que les signes d’une reprise de l’euro sont apparus, Draghi a commencé à parler d’arrêt progressif de l’assouplissement quantitatif, et l’euro a bondi à 1,24$ (janvier 2018). Cette vigueur de l’euro a étouffé la reprise. A présent, c’est le retour à la case départ, avec un nouveau projet de dévaluation de l’euro afin que la Zone euro sorte de son marasme.

Or elle ne pourra orchestrer une dévaluation de l’euro sans l’aide des Etats-Unis. L’un des casse-têtes régnant sur le marché des changes est le suivant : toutes les monnaies ne peuvent se dévaluer les unes par rapport aux autres en même temps. Si certaines monnaies doivent baisser, alors d’autres doivent augmenter. Il n’y a pas d’autre solution« .

Dans le contexte actuel… pas sûr que les Etats-Unis coopèrent, Jerome Powell et la Fed ayant d’autres chats à fouetter que d’aider Mario Draghi à redresser l’économie européenne. C’est même tout l’inverse, en fait…

04:00 Pour naviguer profitablement dans ces eaux financières bien agitées, la clé, c’est d’être bien informé. Comprendre ce qu’il se passe, comment y adapter vos investissements, comment faire en sorte que votre épargne soit optimisée en toutes circonstances – des connaissances vitales…

… Et ce n’est pas Robert Kiyosaki qui me contredira :

« L’éducation financière s’intéresse à la façon dont fonctionne l’argent et comment le faire travailler pour vous. Elle vous enseigne tout ce qui concerne l’endettement et comment s’en servir de levier, mais aussi l’histoire de l’argent, ce qu’est un état financier et comment l’interpréter, la différence entre actif et passif, et bien d’autres choses encore.

J’ai écrit, par le passé, de quelle façon j’enseignerais l’éducation financière au sein du système scolaire, mais malheureusement, vous ne trouverez pas ce type d’éducation dans les écoles où l’on prodigue un enseignement universitaire et professionnel. Au mieux, vous apprendrez comment établir un budget, ouvrir un compte épargne et pointer votre relevé de compte.

Que ce soit clair, je ne dis pas que l’éducation financière est plus importante que l’éducation universitaire et professionnelle. En fait, ceux qui ont reçu une éducation financière ont besoin de l’aide de ceux qui ont bénéficié des deux autres. On ne peut réussir sans l’aide de brillants avocats, comptables, courtiers, etc.

Mais le fait est que si vous voulez devenir riche, dans le monde actuel, vous avez besoin d’une éducation financière en plus d’une formation universitaire et professionnelle. En fait, les professionnels avec lesquels je travaille ont également reçu une excellente éducation financière.

Voilà pourquoi nous nous entendons si bien. Et ensemble, nous devenons riches.

Peut-être avez-vous reçu une excellente formation universitaire ou professionnelle, mais j’espère que vous avez compris, désormais, à quel point il est important d’avoir, en plus, une éducation financière.

Alors commencez à bâtir la vôtre dès aujourd’hui« .

Vous pouvez lire l’intégralité de son article en cliquant ici – et Bill Bonner se penchait d’ailleurs sur la valeur de l’éducation universitaire dans La Chronique Agora, lisible ici.

A méditer pendant la soirée, que je vous souhaite excellente par ailleurs !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

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