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La possibilité d’un iceberg

Par 27 juin 2019Alertes

« Ce qui coule de bas en haut coule aussi de haut en bas. »

Proverbe islandais

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Votre correspondante envisage de demander sa mutation en Islande.

Quand on y réfléchit, du point de vue d’un employeur, c’est le pays parfait : il y fait tellement sombre et froid en hiver, autant travailler tout le temps… et ensuite, les longues journées et le soleil de minuit permettent une abondance d’heures supplémentaires.

De mon point de vue à moi… il fait actuellement 12°C à Reykjavik, je n’en demande pas plus. (Enfin… la sagesse populaire locale me laisse vaguement perplexe : n’hésitez pas à m’écrire si vous comprenez le proverbe ci-dessus !).

 

Chutes de Gullfoss Islande

Chutes de Gullfoss (prises au beau milieu de l’hiver, n’exagérons pas, tout de même)

 

00:30 Allons, trêve de rêveries – revenons-en aux ventilateurs mais aussi aux diversions et divergences (quelle belle allitération !) qui fourmillent actuellement dans l’actualité économique et boursière… et qui pourraient augurer de temps difficiles.

Philippe Béchade expliquait cela plus en détail dans le dernier numéro de Béchade Confidentiel :

« Le deuxième trimestre restera celui des divergences et, plus précisément, des anticipations macroéconomiques antagonistes, voire inconciliables.

Comme d’un côté la hausse des actions préfigurant un avenir radieux, tandis que de l’autre les marchés obligataires affichent des niveaux – et des structures d’inversion de courbe – dignes d’une des plus sévères récessions des 50 dernières années (avec des Bunds affichant jusqu’à -0,33%, des OAT à -0,002%). »

Qui croire, à votre niveau – avenir radieux ou récession sévère ? Peut-être les deux : adoptez une stratégie prudente, couvrez vos arrières… mais ne clôturez pas forcément tout votre portefeuille boursier pour mettre l’intégralité de vos avoirs dans le cash et l’or. Les belles opportunités ne manquent pas, comme nous allons le voir dans un instant.

01:15
Avant cela, revenons-en à Philippe, qui nous parle du principal choc du trimestre dernier :

« [Il y a eu] télescopage [entre] deux communications manifestement divergentes entre la BCE et la Fed, à 48 heures d’intervalle (le 17 et le 19 juin). »

La BCE a repris la main, se montrant ouvertement souple et prête à faire « tout ce qu’il faudra »… tandis que la Fed est restée plus prudente dans son discours. Explications :

« Un tel hiatus n’est pas chose courante depuis 2009 : les banques centrales des pays développés ont pris l’habitude de coordonner leur action afin de rassurer les marchés et leur garantir des liquidités abondantes et gratuites au moindre signe de perte d’influx haussier.

Le but n’est pas tant de soutenir la croissance et l’emploi mais de prévenir l’éclatement des bulles d’actifs et ultimement l’effondrement du château de cartes monétaire. Les rares fois où les stratégies de la BCE et de la Fed ont divergé de part et d’autre de l’Atlantique, les conséquences pour les marchés furent redoutables.« 

Nous verrons bien ce que nous réserve le troisième trimestre – ou peut-être au-delà : un consensus semble se développer pour une année 2020 difficile… mais n’oublions pas que le consensus, cette drôle de bête, a souvent tort.

Philippe et son complice Gilles Leclerc mettent en place actuellement une stratégie bien adaptée à cette période d’incertitude, avec notamment une nouvelle recommandation parfaite pour transformer la prudence… en gains. Si vous voulez les rejoindre, c’est par ici.

02:00 Passons maintenant aux opportunités dont je vous parlais plus haut. Comme vous allez le constater, elles sont abondantes… et très profitables pour qui sait se positionner à temps. Ray Blanco nous explique tout cela dans Opportunités Technos :

« [Les] laboratoires AbbVie (US00287Y1091 – ABBV) ont annoncé qu’ils allaient racheter Allergan Plc (IE00BY9D5467 – AGN), le célèbre fabricant du Botox.

Avec cet accord, évalué à 63 Mds$, AbbVie prendrait le contrôle de l’entreprise qui fabrique l’un des produits cosmétiques les plus populaires jamais créés. Voici les détails de cet accord…

Les actionnaires d’Allergan recevront une part de 0,8660 de l’action AbbVie ainsi qu’un montant de 120,30 $ par action Allergan.

L’accord porte la valeur de l’action AGN à 188,24 $, selon Reuters.

AbbVie, le fabricant d’Humira, possède désormais deux thérapies qui rapportent très gros, dans son arsenal.

Le chiffre d’affaires total d’Humira s’est élevé à près de 20 Mds$, l’an dernier.

Selon Medtechy, la marque phare d’Allergan lui a rapporté 880 M$ de chiffres d’affaires en 2018.


Graphique Allergan produits

Au total, la ligne de produits d’Allergan a généré 15,8 Mds$ de revenu net, l’an dernier.

Cette nouvelle ne fait que confirmer une tendance présente dans l’univers des biotech, et que j’ai soulignée toute l’année : les biotechs de taille modeste vont se faire racheter à tour de bras. 

Et ceux qui se positionneront sur ces sociétés au bon moment pourraient réaliser des gains à deux ou trois chiffres à tour de bras eux aussi.« 

Dans la suite de son article, Ray vous donne des conseils bien précis pour faire partie de ceux qui profiteront de cette vague d’acquisitions : tout est ici.

N’oubliez pas non plus notre OPA Business Club, spécialisé dans les opérations de rachat, fusacs et autres – je vous le disais en début de semaine, ses membres viennent de concrétiser de très beaux gains de 56% et 145% sur une magnifique opération. D’autres opportunités sont à venir, et si vous voulez en profiter, c’est par ici.

03:00 Un petit conseil méthodologique, au passage – parce que je sais qu’il peut être tentant de « charger la mule » sur une recommandation qui semble très, très alléchante, sûre, certaine, on-ne-peut-pas-perdre.

Tentant… mais dangereux, comme l’explique Zach Scheidt dans Investissements Personnels. Zach déroule un intéressant parallèle entre le poker et l’investissement – et notamment l’opération consistant à « faire tapis » :

« Si vous jouez au poker, vous savez que chaque fois que vous entendez ce mot, quelque chose d’important est sur le point de se dérouler.

L’expression ‘faire tapis’ signifie simplement qu’un joueur décide de miser l’ensemble des jetons qu’il lui reste. Et bien qu’un tel pari puisse mettre une pression considérable sur vos adversaires, il comporte également un risque particulièrement élevé.

[…] Au cours [d’un tournoi], j’ai entendu qu’un joueur de poker célèbre avait déjà ‘fait tapis’ à plusieurs reprises […].

Le joueur en question était lui-même plutôt étonné ne pas avoir été éliminé jusqu’à présent, car s’il n’avait perdu ne serait-ce qu’une seule partie, il aurait laissé sur la table la totalité de ses jetons et aurait par conséquent été éliminé de ce tournoi majeur. »

03:45 Le risque en vaut-il réellement la peine ? Zach reprend :

« L’écouter parler de la façon dont il a risqué tous ses jetons sur une seule main m’a fait penser aux nombreux investisseurs qui, poussés par un excès d’enthousiasme autour d’une opportunité spécifique, décident d’investir tout leur capital sur une seule action.

Vous réussirez peut-être à vous en tirer ainsi une ou deux fois (comme le joueur en question), mais chaque fois que vous agissez ainsi, vous prenez le risque d’être éliminé du jeu.

C’est la raison pour laquelle je vous encourage constamment à suivre une stratégie de diversification en matière d’investissement.

Il existe suffisamment d’opportunités prometteuses, vous n’avez pas besoin de mettre tous vos oeufs dans le même panier.

Il est préférable de répartir votre capital entre différentes opportunités d’investissement afin de maximiser vos chances de réaliser des gains, tout en limitant le risque de perdre une trop grande part de votre capital sur un seul investissement. »

La suite de cet article – avec d’autres parallèles intéressants (et surprenants) entre investissement et poker – se trouve ici.

04:15 Enfin, pour clore cette édition – et pour l’unique raison, très subjective, que le hasard fait que je suis justement en train de lire le chapitre sur l’exploration de l’excellent Rêves Arctiques, de Barry Lopez –, un petit extrait rafraîchissant de la dernière alerte d’Intelligence Stratégique, où Jim Rickards nous explique que les régions polaires continuent d’intéresser les gouvernements mondiaux :

« La plupart des premières explorations conduites par les Européens de Nouvelle-Angleterre et des provinces maritimes canadiennes n’étaient pas fondées sur un désir de s’installer et de cultiver la terre, mais sur la recherche du passage du Nord-Ouest‘.

C’est le nom que l’on a attribué à une hypothétique route maritime reliant l’Atlantique au Pacifique, quelque part entre l’Amérique du Nord et le pôle Nord. Elle permettrait de naviguer directement d’Europe vers l’Asie, sans devoir franchir le cap de Bonne Espérance, ou le cap Horn, contournant respectivement l’Afrique et l’Amérique du Sud.

Les premières expéditions remontant les fleuves Saint-Laurent, Hudson et Delaware étaient autant motivées par l’espoir que les explorateurs découvriraient le passage du Nord, que par l’exploration de territoires indigènes.

On n’a jamais découvert le passage du Nord-Ouest. Il a existé sur une carte, au nord du Canada, mais cette route est prise dans les glaces la majeure partie de l’année, et extrêmement dangereuse en raison de la glace et du mauvais temps, même si elle n’est pas entièrement gelée.

Mais c’était jadis.

Aujourd’hui, avec le réchauffement des températures, l’amélioration des brise-glace et la navigation au GPS, les navires peuvent désormais franchir ce passage quotidiennement.

Selon cet article, la Chine et la Russie s’apprêteraient désormais à reprendre les explorations là où les explorateurs du XVIIe siècle les ont laissées. Comme le Canada, la Russie possède son propre ‘passage Arctique’ entre ses territoires du Nord et le cercle arctique.

La Chine, quant à elle, développe une nouvelle ‘route maritime de la soie’ entourant l’Asie du Sud, l’Afrique et le Moyen-Orient afin de faciliter ses échanges commerciaux avec les pays de ces régions (et, ce n’est pas un hasard, de renforcer la flexibilité opérationnelle d’une marine chinoise en plein essor).

La Russie a accompli d’énormes progrès sur l’ouverture de ses routes maritimes dans l’Arctique, via les mers de Sibérie orientale, de Kara et de Barents et avec des connexions vers Moscou, Saint-Pétersbourg, la mer Baltique et les ports européens.

Réunis, ce passage arctique et la route maritime de la soie encercleraient tout le continent eurasien côté mer. Cela ouvre un potentiel de création de richesse (et de domination militaire) que les premiers explorateurs n’auraient pu imaginer que dans leurs rêves les plus fous. »

À suivre donc… et une excellente soirée en attendant.

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

★★★  Le Chiffre du jour  ★★★


4

Oui, « 4 » est notre chiffre deux fois de suite – mais aujourd’hui, il s’agit du nombre de banques qui risquent de faire faillite actuellement dans la Zone euro.Lesquelles exactement, quels sont les risques et comment vous en protéger : toutes les réponses sont par ici.  
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