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L’assurance-vie ou comment empiler les risques

Par 3 décembre 2019Alertes

« Ne rien convoiter, c’est épargner. Ne rien acheter, c’est s’enrichir. »

– Cicéron

 

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Ce sera les marchés en 2 min 30, aujourd’hui – le mardi est toujours un jour fertile en réunions, aux Publications Agora, mais celui-ci s’annonce particulièrement chargé, car nous vous préparons une année 2020 riche en événements et en projets !

Rien que la fin 2019 est pleine de nouveautés, en fait : surtout, restez à l’écoute…

… Je vous en dirai plus dès que je serai sortie de la grande salle de réunion.

00:15 En attendant, voici quelques brèves nouvelles des marchés : la journée d’hier a été difficile, et celle d’aujourd’hui n’est guère plus encourageante, tous les marchés sont dans le rouge à l’heure où j’écris ces lignes.

« J’en ai marre de Donald Trump », maugréait Eric Lewin ce matin, résumant parfaitement le sentiment qui règne actuellement : entre les tweets au sujet de sanctions commerciales contre l’Europe et le savant entretien des incertitudes autour d’un accord commercial avec la Chine… les humeurs du président américain font tourner les marchés en bourrique en ce moment.

Ajoutons à cela des fondamentaux peu reluisants, et les ingrédients d’une fin d’année difficile sont réunis. Philippe Béchade regarde cela de plus près dans La Bourse au Quotidien :

« Alors que Wall Street s’apprêtait à battre de nouveaux records absolus – d’après les futures [hier] matin qui affichaient +0,5% de gains potentiels –, c’est au contraire une consolidation symétrique qui se matérialisait dès l’ouverture, et qui s’aggravait brusquement vers 16h avec la publication de l’ISM manufacturier américain.

Il s’établit à 48,1, loin des 49,4 attendus et la déception est double puisque l’ISM se dégrade également par rapport au mois d’octobre (48,3).

Pour ne rien arranger, les dépenses de construction déjouent également le consensus avec une contraction surprise de -0,8% au lieu des +0,5% anticipés.

Wall Street prend un gros coup au moral et soudain, les ‘mauvaises nouvelles’ n’alimentent plus les spéculations sur de prochaines baisses de taux de la Fed… ce qui alimente – presque systématiquement – la poursuite du rally amorcé le 3 octobre dernier.« 

Adieu veaux, vaches et records boursiers – pour le moment du moins.

Peut-être qu’un nouveau nouveau tweet de Trump viendra renverser la situation ? Ou une intervention musclée de la part de la Fed, un « vrai » QE après les injections – plus ou moins – furtives de ces dernières semaines ? A suivre…

01:00 J’ai bien peur de devoir embrayer directement avec d’autres mauvaises nouvelles, provenant cette fois-ci d’Olivier Delamarche.

Il nous livre un dossier complet sur l’assurance-vie dans le dernier numéro de Delamarche en Liberté… et autant vous dire que ce n’est pas encourageant. Je vous cite une petite phrase qui en dit long : « Ouvrir un contrat d’assurance-vie revient aujourd’hui à empiler des risques. »

Parmi les risques, il y a notamment la fiscalité :

« L’assurance-vie pour des contrats, et des sommes versées, avant 1998 avait une fiscalité vraiment avantageuse : pas de droits de succession et pas d’impôts sur les produits après huit ans en cas de rachat, pas de prélèvements sociaux.

Mais depuis 1998, tout cela n’est plus vrai du tout : vous payez de l’impôt au-delà d’un abattement en cas de décès, de l’impôt sur les rachats après huit ans et des prélèvements sociaux.

Le montant de l’impôt varie de 7,5 % à 12,8 % en cas de rachat après huit ans, selon que les capitaux ont été versés avant ou après le 27 septembre 2017, auquel cas vous rajoutez la CSG-CRDS de 17,2 %, soit respectivement 24,7 % et 30 %. Pour être défiscalisé, c’est défiscalisé !!

En 1991, lorsqu’elle a été créée, la CSG était de 1,1 %. La CRDS ne fut créée qu’en 1996 à un taux de 0,5 %. Aujourd’hui la somme des deux est de 17,2 % !

La situation actuelle n’a donc plus rien à voir avec les contrats d’avant 1998 et malheureusement je crains que cela ne s’arrange pas dans les années à venir. La tendance depuis plusieurs années serait plutôt de basculer l’impôt sur le revenu sur une CSG-CRDS de plus en plus importante.

L’Etat français est en faillite, que ce soit dans ses fonctions régaliennes ou financièrement. Les incompétents qui nous gouvernent vont donc chercher, année après année, toujours plus de sous et il est plus facile d’en trouver là où il y en a, c’est-à-dire dans le patrimoine immobilier et dans l’épargne des ménages. Donc, dans l’assurance-vie.

L’augmentation des prélèvements sociaux est une piste, mais pas la seule. Ils peuvent aussi réduire les abattements sur les successions ou augmenter l’impôt sur les plus-values. Le fait est que plus vous attendez pour racheter vos contrats, plus vous paierez d’impôts. C’est inéluctable.« 

La fiscalité n’est qu’un seul des risques qui attendent les épargnants actuellement – Olivier épluche les autres (et vous donne des solutions !) dans sa lettre : si vous voulez recevoir son analyse complète, cliquez simplement ici.

02:00 Enfin, puisque je dois vous abandonner de manière anticipée, je vous laisse avec une lecture dense – et passionnante – de la part de Bruno Bertez, qui s’interroge sur les effets profonds de l’argent facile sur nos sociétés, dans La Chronique Agora :

« Du moment que l’on a la planche à billets – électronique ou numérique –, on peut produire autant de chiffres, rajouter autant de zéros que l’on veut dans les livres de comptes : il n’y a pas de limitations techniques.

La ‘relique barbare’, l’or, avait jadis limité la masse monétaire ; elle semblait donc aussi limiter la quantité de marchandises vendables. L’or a été remplacé par de la monnaie fiduciaire illimitée. Il semble maintenant naturel, dans un monde d’idiots, que la demande globale illimitée puisse être financée par une monnaie fiduciaire illimitée.

Cela donne l’illusion d’un monde d’abondance.

J’ajoute que les délocalisations, c’est-à-dire le déplacement du travail productif, accentuent cette impression que tout tombe du ciel : on ne voit plus l’effort, on n’a plus, dans sa famille, de vrai producteur.
La monnaie fiduciaire met le monde à l’envers.« 

Et cela donne quoi ? Perte de valeur, infantilisation et… partouze mondiale (si, si) : tout est là.

Bonne lecture, excellente soirée… et à demain pour une édition un peu plus paisible,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

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6 231%

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