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Le yin et le yang

Par 12 juin 2019Alertes

« Savoir ce qu’il se passe requiert du jugement ; savoir agir en conséquence requiert de la sagesse ».

– Jean-Paul Sartre

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Une édition yin et yang, aujourd’hui, avec du sombre et du moins sombre – histoire de voir, aujourd’hui, où se situent les risques et les opportunités (puisque les deux coexistent) sur les marchés actuels.

Yin et yang stylisés
 

00:30 Côté risque, bien entendu, la guerre commerciale continue de faire rage. Si la situation mexicaine a trouvé une issue, on ne peut pas franchement en dire autant en ce qui concerne la Chine.

Selon l’analyse de Jim Rickards – qui s’est penché sur le conflit vu du côté chinois –, on serait même en train de basculer dans une dimension encore plus inquiétante. Voici ce qu’il en disait dans Intelligence Stratégique :

« Selon cet article, la Chine ne montre aucun signe de changement d’attitude. En fait, la Chine se prépare à combattre longuement, dans la mesure où elle rejette les affirmations américaines qu’elle considère comme une violation de ses intérêts fondamentaux’. La Chine a basculé d’un discours portant sur le commerce à des questions territoriales telles que Taïwan et la mer de Chine méridionale.

La Chine rejette également les démarches des Etats-Unis visant à modifier le comportement des entreprises d’Etat chinoises (‘SOE’ : state-owned enterprises) présentes dans le secteur privé mais qui appartiennent à l’Etat qui les subventionne et les contrôle. Les Etats-Unis et la Chine font, l’un et l’autre, monter d’un cran leurs exigences de compensation ainsi que leurs propos.

La fin de la guerre commerciale ne se profile pas à l’horizon. En fait, elle est en train de se transformer rapidement en compétition plus profonde, susceptible de ralentir la croissance mondiale au cours des années à venir. Les investisseurs sont en train de se tourner vers des valeurs refuges telles que les liquidités, les bons du Trésor et l’or, le temps que ces deux géants mondiaux règlent leurs comptes ».

Jim recommande d’appliquer le même genre de stratégie à votre propre épargne – au moins en partie –, histoire de mettre votre argent à l’abri. Certains de ces placements pourraient même vous permettre de sortir gagnant d’une aggravation de la crise, en plus de protéger vos avoirs.

Pour plus d’informations, cliquez ici.

01:30 N’oubliez pas non plus que la guerre commerciale n’est jamais qu’une seule pièce dans un immense puzzle économique, monétaire et financier mondial. Les autorités en ont d’autres à leur disposition (baisse de taux, QE et autres mesures non-conventionnelles)… mais peuvent-elles vraiment changer l’image qui se met en place à mesure que les pièces s’assemblent ?

Bill Bonner en doute fort. Nos dirigeants réussiront peut-être à fabriquer une nouvelle vague de hausse – mais elle ne peut être que temporaire, et le tableau final ne plaira guère plus aux investisseurs qu’aux épargnants de la planète. Explications dans La Chronique Agora :

« Le taux directeur de la Fed actuel – le taux auxquelles les banques-membres se prêtent de l’argent entre elles – n’est que 0,18% supérieur au taux d’inflation. La prochaine baisse, que l’on attend généralement d’ici la fin de l’année, remettra le taux en territoire négatif, où il a passé la majeure partie des 10 dernières années.

Cela suffira-t-il à arrêter la force marémotrice des cycles économiques ? Cela déclenchera-t-il (peut-être accompagné d’une annonce, de la part de la Maison Blanche, que la guerre commerciale est terminée) une nouvelle hausse majeure des actions ?

Nous l’ignorons. Mais lorsque le XXIème siècle a commencé, le PIB US était de 10 000 milliards de dollars environ (en dollars actuels). A l’époque déjà, les ménages américains avaient une valeur nette dépassant de loin le niveau normal… mais tout de même inférieure à 50 000 milliards de dollars.

Aujourd’hui, la valeur nette totale des ménages se monte à environ 105 000 milliards de dollars – en actions, obligations et immobilier. Lorsque la relation traditionnelle sera rétablie, la valeur nette des ménages reviendra à environ 3,8 fois le PIB, soit à peu près 75 000 milliards de dollars. Cela signifie que quelque 30 000 milliards de dollars d’actifs s’évaporeront.

Si une portion de votre argent fait partie de ces 30 000 milliards de dollars de richesse factice, nous vous suggérons de la déménager – pendant que vous le pouvez encore ».

Je vous recommande au passage les analyses de Jean-Pierre Chevallier pour mieux comprendre ces enjeux monétaires et en quoi la politiques des banques centrales affecte votre épargne et votre argent au quotidien : vous pouvez cliquer ici pour les recevoir régulièrement si vous le souhaitez.

02:30 Voilà pour le côté « yin » du jour. Côté yang – lié entre autres aux principes de « chaleur, élan, action », me signale Wikipédia (de la Fed aux principes de base de la philosophie chinoise, décidément, la finance mène à tout…) –, voyons les opportunités potentielles ouvertes par un possible démantèlement de Google.

Car oui, les autorités américaines commencent à trouver que les GAFA (Google, Facebook & co.) commencent à avoir un peu trop de poids. Elles menacent donc de leur faire suivre une sévère cure d’amincissement, histoire de calmer un peu le jeu.

Cela aurait des conséquences profondes et durables sur le marché, comme vous vous en doutez. Arthur Toce et Edern Rio se sont penchés sur le dossier dans Opportunités Technos, et notamment sur les divers scénarios concernant Google/Alphabet :

« Un autre scénario est celui du Microsoft des années 2000-2005, une stagnation pour ne pas gagner de parts de marché et donc de forts dividendes suivis d’une réorientation vers des métiers connexes (jeux vidéo ou cloud en ce qui concerne Microsoft). On voit où cela a mené Microsoft… à dépasser les 1 000 Mds$ de capitalisation boursière ! Au vu de sa diversification dans des secteurs d’avenir à très fort potentiel, je ne pense pas qu’Alphabet ait quoi que ce soit à craindre de ce côté-là.

En examinant l’empire et sa possible découpe, on comprend vite qu’effectivement il y a des risques et surtout des risques sociaux et de gestion, mais pas vraiment de risques d’effondrement. Une découpe pourrait même créer de la valeur.

Personnellement, si cette histoire d’abus de position dominante et de démantèlement continue et que le cours de l’action est malmené comme ce fut le cas pour Microsoft durant les années 2000, je ferai partie des contrariens qui achèteront de l’Alphabet quand sa capitalisation boursière sera passée sous 650 Mds$ – elle est actuellement à plus de 760 Mds$. Au vu de l’empire en place et du potentiel de croissance de chaque business unit, le risque est vraiment faible. Il faudrait un découpage à la tronçonneuse et particulièrement mal fait pour que l’actionnaire en sorte perdant sur le long terme.

Comme souvent quand vous investissez dans un conglomérat, l’actif de chaque branche est sous-évalué. S’ils étaient valorisés seuls aujourd’hui, Waymo ou DeepMind vaudraient entre 40 Mds$ et 75 Mds$ ! »

03:30 Si le démantèlement ne nuira pas forcément aux entreprises (et à leurs actionnaires), existe-t-il un vrai frein à l’appétit de ces géants ? La réponse est oui… et elle pourrait faire mal :

« […] Si les Etats parvenaient à se mettre d’accord pour mieux taxer ces multinationales, la mécanique de croissance de ces entreprises pourrait vraiment être enrayée. Aujourd’hui, Google dispose de plus de 100 Mds$ en cash… L’annonce du G20 de se coordonner pour taxer les géants du numérique, si elle était suivie d’effets, pourrait vraiment changer la donne« .

A voir, car entre paradis fiscaux, lobbyistes efficaces et chantage à l’emploi, les GAFA ne manquent pas de moyens de riposte face à des autorités qui leur réclameraient « trop » d’argent à leur goût.

L’analyse ultra-complète d’Arthur et Edern est disponible ici – et si, par ailleurs, l’investissement dans les technos vous intéresse, vous pouvez approfondir le sujet en passant par-là : vous verrez qu’il n’y a pas que Google et Facebook, dans la vie !

04:15 Terminons avec un principe que vous pourrez facilement mettre dans votre « boîte à outils » d’investisseur : une méthode simple pour déterminer si une action vous en donnera assez pour votre argent.

Démonstration de Zach Scheidt dans Investissements Personnels :

« [Il existe] un indicateur qui vous permet de savoir exactement ce que vous obtenez en échange de chaque dollar investi [sur une action].

Cet indicateur s’appelle le PER (‘price earnings ratio‘ en anglais). Ce ratio permet aux investisseurs de savoir exactement combien ils doivent payer pour chaque dollar de bénéfice généré annuellement par l’entreprise.

Rappelez-vous, lorsque vous achetez des actions, vous achetez en réalité des parts d’une entreprise. Par conséquent, plus l’entreprise génère de bénéfices, plus votre investissement sera profitable !

Lorsque j’achète des actions, je veux m’assurer que l’entreprise génère des bénéfices suffisamment élevés pour chaque dollar que j’investis. Il est donc utile de se rappeler que plus le PER est bas, moins je dépense pour chaque dollar de bénéfice annuel.

Je suis en permanence à la recherche des meilleures affaires pour la grande famille des lecteurs d’Investissements Personnels. Alors voici une ‘opportunité à durée limitée » grâce à laquelle vous pouvez acheter l’une de mes actions favorites à prix cassé« .

De quelle action s’agit-il ? Réponse et explications complètes en cliquant ici.

Bonne fin de journée, à demain !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes


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