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Ouvrez l’oeil

Par 5 juillet 2019Alertes

« Le prix de la liberté c’est la vigilance éternelle. »

Thomas Jefferson

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Un seul mot d’ordre, aujourd’hui – et probablement pour encore pas mal de temps à venir : la vigilance. L’été est devenu une saison dangereuse en Bourse… sans parler de la rentrée… et on assiste à une accumulation de signaux inquiétants qu’il convient de surveiller attentivement.

Évidemment, cela ne signifie pas que nous prévoyons un krach d’ici demain ; tout pourrait continuer de rouler pendant encore des semaines, voire plus. Après tout, pas mal de spécialistes semblent estimer que le coup dur aura lieu 2020 et pas avant. Mais les marchés font ce qu’il leur plaît…

… Même si ce n’est pas forcément du goût des intervenants. Prudence donc, et gardez la tête froide.

00:30 Gilles Leclerc est d’ailleurs là pour vous y aider, grâce notamment à l’analyse technique, qui vous aidera à orienter vos décisions d’investissement. Gilles nous donne sa vision du CAC 40 dans La Bourse au Quotidien :

« Il va falloir faire maintenant être vigilant car la saison des résultats trimestriels va très prochainement débuter aux États-Unis, ce qui devrait logiquement avoir un impact sur les marchés.

[…] En attendant, comme dans nos précédents points hebdomadaires, le CAC 40 continue d’évoluer dans un double canal haussier. L’un de moyen terme (en bleu) et l’autre de plus court terme (en vert). Toutefois, attention car la résistance de la zone des 5 600 points est maintenant atteinte.

 

Graphique CAC40

 

Les indicateurs techniques sont bien orientés, les volumes marquent toujours une progression (la flèche verte sur l »On Balance Volume’) et tant que le CAC 40 reste au moins en progression dans son canal vert de court terme et que la MACD (l’indicateur de tendance) reste positive, le soleil brille.

En revanche, gare au(x) coup(s) de chaud en cas de signal négatif dans la zone de résistance (‘R’), mais ce sont les résultats des entreprises et la façon dont ils vont être perçus par les marchés qui vont maintenant prendre le pas sur toute autre considération.

Sur le fond, en tout cas si l’on s’en tient à l’analyse technique que je viens de partager avec vous, c’est néanmoins toujours bull pour le moment. Dans ce contexte, à titre personnel, je préfère ne prendre aucune initiative sur ces niveaux (avec donc une dynamique de fond haussière, mais aussi l’atteinte d’une résistance importante) tant que l’on n’en sait pas plus sur la façon dont les résultats du deuxième trimestre seront interprétés par le marché. »

N’oubliez pas que vous pouvez recevoir les conseils et recommandations de Gilles au jour le jour en cliquant ici, au passage…

01:45
Une autre « zone rouge » à surveiller : le secteur bancaire, notamment européen. C’est Jean-Pierre Chevallier qui nous sert de gardien de phare, dans le domaine, et il n’a pas que de bonnes nouvelles à nous annoncer.

Les principales banques européennes ont en effet survécu au deuxième trimestre… mais à quel prix ? Jean-Pierre explique :

« La BCE a fourni des liquidités aux banksters de la zone en leur prêtant des centaines de milliards d’euros et en leur rachetant des titres pour un total de… 3 596 Mds€ !

Ces sorties de capitaux sont compensées par l’émission de billets et par des dépôts en retour qui sont pour la BCE des dettes pour un total de 3 131 Mds€.

En conséquence : les liquidités fournies par la BCE (3 596 Mds€) sont supérieures à leur financement (1 131 Mds€), ce qui conduit à un besoin de financement de… 465 Mds€ !

Ce trou est comblé par les apports des États membres et par des non-résidents pour un total de 688 Mds€ car d’autres petits trous se cachent dans d’autres rubriques du bilan de la BCE.


Besoins de financement de la BCE
Graphique Besoins de financement de la BCE

(Cliquez pour agrandir)

 

Ça va donc mal dans le système bancaire de la Zone euro. Et si l’effondrement a encore été évité pour la fin de ce trimestre, la panique se lit aisément dans [les graphiques]. Chaque trimestre testera désormais la résistance de ces banques too big to fail. Et il est important de se mettre à l’abri. »

Les conseils de Jean-Pierre sont disponibles ici – il dresse notamment toutes les semaines un panorama complet de la situation des banques européennes, qui vous aidera à y voir plus clair.

02:45 Philippe Béchade approfondissait ce thème dans la dernière alerte e-mail de sa lettre, Béchade Confidentiel. Selon lui, la tendance actuelle est particulièrement dangereuse pour les classes moyennes – vu que (comme le démontre d’ailleurs Bill Bonner également) tout cet argent injecté par les banques centrales non seulement ne sert à rien… mais vous fait aussi subir une « double peine ».

Explication :

« Le 10 ans français (OAT 2029) s’inscrit à -0,13% et le Bund allemand à -0,408% (le taux de dépôt de la BCE est de -0,40% ‘seulement’ : le Bund coûte donc plus cher à détenir).

Quelle punition pour les épargnants et les futurs retraités qui nous lisent.

Mais la punition est double, car cette situation serait justifiable si notre environnement macro attestait chaque jour et chaque trimestre d’une marche triomphale de nos économies vers un avenir radieux.

Au lieu de cela, les PMI et les ISM décrochent vers de nouveaux planchers mois après mois et le rythme des créations d’emplois se dégrade inexorablement. »

03:30 Pour l’instant, personne ne dit rien car le fragile échafaudage tient encore. Ceux qui en profitent – les banques, les ultra-riches, la sphère financière dans son ensemble – se taisent pour en profiter plus longtemps… tandis que les victimes sont, pour la plupart, dans l’ignorance totale de ce qui est en train de leur arriver.

Philippe reprend :

« La Banque centrale européenne et la Fed ont promis de déverser encore plus d’argent et de le rendre encore plus gratuit qu’il ne l’a jamais été. Une manne sur laquelle se jettent comme des morts de faim les Etats, les multinationales et, de façon très marginale… les ménages !

Car cet argent numérique ne s’échappe qu’exceptionnellement des hautes sphères financières : tout là-haut, loin du terrain que nous arpentons laborieusement avec des frais de découvert à 18,8%, les flux se dirigent vers des actifs de même nature que les liquidités qui se déversent, c’est–à-dire des actifs numériques comme les produits obligataires et les actions.

Mais comme tous les mécanismes s’inversent dans un univers de rendement négatif, la Bourse ne sert plus à financer les entreprises. Ce sont désormais les entreprises qui financent la hausse de la Bourse via les rachats de leurs propres actions par les multinationales.

L’argent gratuit s’adonne également à la spéculation dans les produits dérivés, participe à l’inflation immobilière, à l’achat d’autoroutes et d’aéroports publics.

C’est le résultat d’une manipulation et d’une distorsion du marché – assumée, revendiquée, promise pour l’éternité – par les banques centrales.

C’est ce grand-oeuvre que Christine Lagarde devrait perpétuer. C’est du moins l’avis majoritairement exprimé – dès sa nomination – par les ‘experts’ et ‘faiseurs d’opinion’, pour le plus grand bonheur des brasseurs d’argent virtuel dont l’économie réelle ne touche jamais la substance ! »

Les marchés sont de plus en plus faussés, manipulés, factices. Pour l’instant, il est plus pratique pour tout le monde de faire semblant d’être dupe… mais gare au retournement de situation !

04:15 Bruno Bertez est d’ailleurs du même avis – lui aussi a pas mal de choses à dire sur la nomination de Christine Lagarde à la tête de la BCE, ce qui fait de son article du jour une excellente lecture du week-end :

« Christine Lagarde est une ‘politique’ et une politique intellectuellement sous influence anglo-saxonne, c’est-à-dire ralliée à l’inflationnisme et aux dépenses déficitaires. Les médias l’ont bien vu, disant qu’elle était colombe, dovish – et que comparé à elle, Draghi serait considérée comme un faucon, un hawk.

Cette nomination est très importante ; selon moi, elle constitue une victoire pour Macron. Elle signe la chute d’Angela Merkel.

Il s’agit là d’une sorte de conspiration politique menée par l’élite européenne pour éviter de placer un Allemand à la barre de la BCE. Jens Weidmann était peut-être un choix difficile, mais il était logique. Lagarde, elle, est un choix absurde, sauf si on l’analyse dans une perspective politique et non dans une perspective technique.

La future ex-directrice du FMI reste une politicienne suprême. Le rôle qu’elle a joué dans le plan de sauvetage de la Grèce était de la pure politique ; le prix payé par les citoyens grecs a été sévère, voire inhumain. Tout cela dans le but de renflouer les nombreuses institutions financières européennes qui avaient failli. »

La suite est ici !

Et je vous souhaite pour ma part un excellent week-end, rendez-vous lundi…

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

★★★  Le Chiffre du jour  ★★★


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