« Le triomphe des démagogies est passager, mais les ruines sont éternelles. »
– Charles Péguy
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Une belle journée pour la démagogie hier : le Brexit aura lieu « d’ici la fin de l’année » (et peu importe que des mois de négociations doivent suivre ensuite pour vraiment matérialiser tout cela – jusqu’au 31 janvier 2020 au minimum, selon les estimations)… et l’accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine va enfin être signé. (Un jour. Promis, juré. Si si on y est. Demain.)
Pardonnez ce petit accès d’amertume, mais – ce doit être la fin d’année – votre correspondante commence à en avoir un peu assez des tweets retentissants, des effets d’annonce et des slogans choc qui masquent des réalités autrement plus compliquées.
Mais passons ; après tout, cette triste récolte n’est jamais que le résultat de ce qu’ont semé les autorités pendant les décennies précédentes.
00:30 Concentrons-nous plutôt sur le bon côté de la situation… à savoir des marchés boursiers revigorés et prêts à aborder 2020 en pleine forme. Gilles Leclerc fait le point sur la situation du CAC 40 dans La Bourse au Quotidien – avec une petite nuance par rapport au refrain unanimement haussier du moment :
« [La combinaison élection britannique/accord commercial Chine-Etats-Unis] c’est en quelque sorte un ‘double effet kiss cool’ pour l’indice de référence de la Bourse de Paris, qui a ouvert en hausse de 1,3% et n’est plus très loin du seuil ô combien symbolique des 6 000 points.
Difficile d’analyser (techniquement) le CAC 40 à chaud dans une telle configuration haussière. Il faudra en fait attendre l’ouverture des marchés américains cet après-midi pour y voir plus clair, mais, à mon avis, l’adage ‘vendez au son du violon’ pourrait revenir en grâce. »
01:00 Gilles approfondit ensuite son analyse avec un graphique :
« [Au] niveau trading, je repasse neutre, avec potentiellement un biais baissier, mais qui ne sera confirmé que si, en vue hebdomadaire, la MACD (paramétrée à 9/19/6) délivre un signal négatif en se retournant sur son axe de propagation (axe bleu + pastille orange ci-dessous), lequel est de surcroît en situation de divergence.
A plus court terme, même sur des unités de temps rapides comme le deux heures, il est cependant prématuré d’analyser le mouvement, d’autant que si comme moi vous appliquez les principes de base de l’analyse technique, il faut bien garder à l’esprit que les indicateurs – surtout les indicateurs de volatilité – sont faussés par le gap. Il va donc falloir leur laisser quelques heures pour se recentrer. »
La suite de cet article se trouve juste ici. Tout cela laisse en tout cas à penser qu’il y aura sans le moindre doute de belles opportunités de trading dans les jours qui viennent : si vous voulez des conseils pour en profiter, n’hésitez pas à suivre les recommandations de Mathieu Lebrun dans SMS Cash Alert, en cliquant ici.
02:00 Et ce n’est pas tout ! Au rayon « bonnes nouvelles », on a pu aussi compter sur la Fed, histoire d’électrifier un peu plus des marchés déjà surexcités. Philippe Béchade, dans la dernière alerte Béchade Confidentiel :
« Cette fois-ci, la Fed n’attendra pas Noël pour faire le cadeau que Wall Street espérait. La Fed de New York est chargée de porter son opération d’injection quotidienne de 80 Mds$ (initialement), puis 120 Mds$ (fin octobre) à 150 Mds$ par jour à compter du 1er janvier.
C’est deux fois plus d’argent par mois (à supposer que les 150 Mds$ trouvent preneur en intégralité chaque jour ouvré) que lors du QE le plus massif jamais lancé après la crise.
Cette somme s’ajoute aux 60 Mds$ de rachats de bons du Trésor mensuels (qui ne sont pas un QE mais ont exactement le même effet sur les marchés) plus quelques opération ‘techniques’ de type POMO permettant de rajouter quelques dizaines de milliards à la discrétion de la Fed.
Autrement dit, la banque centrale américaine est en mode bail out depuis mi-septembre, mais certains avaient compris dès le 3 octobre qu’elle passerait rapidement en mode bail out/no limit pour une durée indéterminée et qui, dans d’autres domaines, pourrait ressembler à l’éternité.
D’où ce calembour de mauvais goût mais hélas bien dans l’air du temps : la Fed instaure le ‘repo éternel’.
Dans le monde médical, la stratégie de la Fed s’appelle une ‘sédation profonde et prolongée’. C’est ce qui s’applique aux patients ayant perdu conscience (ou qui ont été plongés dans un coma artificiel) et pour qui tout espoir de rémission est totalement exclu.
Voilà, la bonne nouvelle – et ce n’est pas la seule de ce jeudi 12 décembre – c’est que la Fed assume d’enclencher la phase de soins palliatifs.«
Mais à part ça, n’est-ce pas, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes…
03:00 C’est d’ailleurs aussi le sujet des réflexions de Bill Bonner dans La Chronique Agora : les autorités politiques ou monétaires ont-elles réussi leur tour de force ?
Contrôlent-elles désormais l’économie de A à Z, au diable les précautions habituelles contre les déficits, la dette et les manipulations boursières en tous genres ?
Bill explique :
« L’économiste Gale Pooley écrit :
‘Les taux d’intérêt nominaux négatifs pourraient être parfaitement rationnels.’
Si c’est le cas… que coûte l’endettement ? Rien ? Non… le coût est négatif. En d’autres termes, pourquoi s’inquiéter de ce que vous deviez 40 000 milliards de dollars ? Dans un monde de taux négatifs, on vous paie pour emprunter. Plus vous empruntez, plus vous gagnez !
Ou, pour formuler les choses autrement… le risque de prêter de l’argent est plus grand que le risque de le conserver dans votre petite main tiède.Attendez… vous pensez probablement : ‘ce n’est qu’une querelle théorique stérile de plus… qui se soucie de tout ça ?’
Mieux vaut ne pas aller dans cette direction. Parce que cela touche au coeur de ce qui est en train de se passer en ce moment même. Et cela préfigure soit un ‘Meilleur des Mondes’ plein d’abondance… soit le même vieux monde d’ignorance et de méchanceté. »
Vous pouvez lire la suite – et découvrir pour quelle hypothèse Bill penche – en cliquant ici. Et il n’est pas interdit de prendre quelques mesures préventives de votre côté… au cas où le « Meilleur des Mondes » ne se révèle pas tout à fait à la hauteur de ce qu’on vous avait promis !
03:45 Allez, terminons sur une chose un peu plus concrète pour la lecture du week-end. Intéressons-nous à l’immobilier, cette fois-ci, et à ce qu’il convient de faire lorsque, comme l’explique Alexandre Lauzier dans De Zéro à la Liberté Financière, « le ciel vous tombe sur la tête » – littéralement :
« ‘La bonne nouvelle, c’est que vous n’avez pas à les reloger. Ils sont partis chez des amis et votre appartement est maintenant vide. Bien sûr, on ne pourra pas le relouer de sitôt…’
Croyez-le ou non, j’étais soulagé en entendant cette phrase.
Il faut dire que le reste de la conversation semblait tellement irréel qu’apprendre une vacance locative tenait en effet de la bonne nouvelle.
Ironie du sort, vous veniez à peine de prendre connaissance du dossier sur les événements qui ruinent la rentabilité, que j’essuyais une mésaventure des plus improbables. Le 11 novembre, un séisme d’une rare intensité frappait le sud de la France et endommageait un immeuble dans lequel je suis propriétaire.
Heureusement, personne n’avait été blessé, mais le toit de l’immeuble s’étant effondré, l’ensemble avait été déclaré zone sinistrée et immédiatement évacué.
Ces coups du sort, quoique fort rares dans une carrière d’investisseur, ne sont pour autant pas impossibles. Ce séisme a été l’occasion de mettre en pratique deux principes fondamentaux de ma stratégie de propriétaire immobilier que je vous propose de revoir aujourd’hui. »
Ces deux éléments vous seront d’une grande utilité en cas de « catastrophe »… mais ce sont aussi des principes de base qui vous serviront énormément tout au long de votre carrière d’investisseur immobilier, même s’il ne se passe rien de grave (ce que je vous souhaite) ! Vous pouvez les découvrir ici.
Et n’oubliez pas que si vous avez besoin d’aide pour vous lancer, notre « Kit de démarrage immobilier » est fait pour vous – et vous pouvez le recevoir en cliquant ici.
Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée… un excellent week-end… et promis, ça ira mieux lundi !
Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes
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