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« T’as complètement oublié de leur parler de la Fed ! »

Par 21 juin 2019Alertes

« On n’abandonne pas la chasse d’une antilope pour courir après un épervier ».

– Proverbe nigérian

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 « Mais ! T’as complètement oublié de leur parler de la Fed !!! »

Cette petite pensée, survenue chez votre correspondante tard hier soir, démontre trois choses :

  1. Le livre que je lisais à ce moment-là n’était pas des plus fascinants ;
  2. mon niveau de langage mental laisse à désirer ;
  3. les décisions de la Fed sont désormais tellement faciles à anticiper qu’on n’y pense plus vraiment.

(Réflexion faite, il y a une quatrième chose à retenir de tout cela : je pense souvent à vous !)

00:30 Concernant les banques centrales, Philippe Béchade est bien de mon avis. Le compte-rendu de la dernière réunion du FOMC – indiquant que la Fed laisse ses taux inchangés pour l’instant – lui inspirait les réflexions suivantes dans sa lettre, Béchade Confidentiel :

« Les banques centrales étaient ‘prévisibles’ et le deviennent plus que jamais.

[…] Dans son communiqué final publié le 19 juin, la Fed a tenté de démontrer qu’elle garde le contrôle de son calendrier en démontrant qu’un assouplissement monétaire ne présentait aucun caractère d’urgence, vu la robustesse des données économiques à sa disposition.

Mais, dans le même temps, elle a supprimé le mot ‘patience’ qui figurait dans la précédente édition du compte-rendu de son FOMC.

Elle indique par ailleurs la possibilité d’une baisse de taux ‘vers la fin de l’année’ en cas ‘d’incertitudes’ (par exemple une dégradation des perspectives économiques ou une inflation s’écartant de l’objectif des 2%)… mais les marchés obligataires se situent bien au-delà de ce stade et « actent » déjà une récession pour 2020 qui s’annonce non pas ponctuelle et bénigne mais durable et sévère !

Car tout part de très haut, dans tous les domaines« .

A l’image de la BCE il y a quelques jours, la Fed indique donc que tout va bien… mais qu’elle est néanmoins prête au pire. Mais tout va bien. Mais on ne sait jamais. Mais tout va bien, hein, si.

00:45 Histoire de tirer cela un peu plus au clair – « Tout va très bien madame la Marquise »… ou plutôt « Ne me quitte pas » ? – penchons-nous sur l’or, qui peut nous en dire long sur la santé sous-jacente de l’économie mondiale.

Claude Bejet nous livre une analyse ultra-complète sur le sujet dans La Chronique Agora, expliquant notamment ceci :

« Depuis la crise de 2008, la plupart des banques centrales ont fait exploser le niveau de leurs dettes.
Malgré l’une des plus longues périodes d’expansion économique, les Etats n’ont jamais pu réduire leurs dettes de manière significative.

Si un prix de 1 350 $ pour l’or peut paraître élevé au regard de son cours de 270 $ en 2000, le métal précieux reste tout à fait abordable si l’on tient compte de l’augmentation massive des masses monétaires, comme le montre le graphique de Egon Von Greyerz, le fondateur du fonds de gestion Matterhorn« .

 

Or en $US
 

01:45 Les Etats sont ultra-endettés et la croissance commence à tirer la langue ; est-ce le grand retour du métal jaune ?

Claude pose un regard nuancé sur la question :

« Malgré l’action positive de l’or et des mines, même les aficionados sont peu investis. […] Le découragement est facile à comprendre puisque chaque reprise des mines d’or a été suivie par de fortes corrections.

La conjonction d’une tendance plutôt bonne sur l’or et sur les mines, liée à un sentiment général très négatif sur ces actifs, constitue un cocktail très favorable à une hausse durable.

Qu’est-ce qui pourrait retarder ce scénario ?

Comme le soulignent les auteurs d’Incrementum – certainement la meilleure source d’information gratuite sur l’or –, le métal jaune monte lorsque la confiance s’estompe. Si les incertitudes macro-économique et politiques disparaissent, l’or pourrait bien baisser de nouveau.

De même dans le cas d’une résolution rapide et heureuse des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, et bien sûr d’une hausse prolongée du dollar.

Cela dit, le célèbre gestionnaire de hedge fund Paul Tudor Jones vient d’annoncer très récemment que sa meilleure idée d’investissement est de jouer l’or à la hausse. Il imagine le métal atteindre 1 700 $ sous peu.

Dans ce contexte, il semble important de continuer à accumuler dès aujourd’hui des positions en or physique et en mines d’or. D’après Tom Kaplan, l’un des grands magnats miniers, les fondamentaux actuels peuvent justifier des cours de 3 000 $ à 5 000 $ pour ce grand cycle de hausse…« 

Vous pouvez lire l’intégralité de l’analyse de Claude (je vous le recommande en tout cas) en cliquant ici – et si vous souhaitez vous positionner sur l’or, Jim Rickards a mis en place une stratégie qui pourrait vous aider, disponible ici.

02:45 Et puisqu’on en est à parler investissements alternatifs, passons aux cryptomonnaies, avec un « suivi de dossier ». Je vous parlais hier de Libra, la crypto mise en place par Facebook, en indiquant que, si le projet est intéressant, la prudence est de mise.

Visiblement, nous ne sommes pas les seuls à avoir quelques doutes, selon Florian Darras dans Opportunités Technos. Andreas Antonopoulos, spécialiste respecté dans le domaine, a lui aussi pas mal de choses à dire sur la « dernière-née » de Mark Zuckerberg :

« L’auteur de The Internet of Money n’a même pas eu besoin d’attendre que le livre blanc de la Libra ne sorte pour affirmer que le jeton n’est pas une cryptomonnaie…

L’une des raisons principales est d’ordre purement légal.

Facebook – ou plutôt Calibra, sa filiale créée à l’occasion et ‘chargée de garantir la séparation des données sociales des données financières’ vis-à-vis de Facebook (hum) – sera notamment ‘contrainte légalement d’empêcher la transmission de fonds vers certaines entités, comme les pays sous le coup de sanctions comme l’Iran, la Corée du Nord et le Venezuela’, souligne le spécialiste.

Des applications décentralisées, dApps, pourront être déployées sur Libra (en utilisant le nouveau langage informatique, appelé Move et développé pour l’occasion), à la condition qu’elles respectent les lois des pays dans lesquels elles seront accessibles.

Au moindre écart de la part de l’une de ces dernières, on peut être certain que les membres fondateurs (Mastercard, Visa, Paypal, Lyft et une vingtaine d’autres à l’heure actuelle), retireront la dApp du système pour ne prendre aucun risque (entacher leur image, par exemple).

De ces seuls faits, le réseau Libra apparaît comme n’étant ni ouvert, ni résistant à la censure, ni neutre, ni mondial« .

Ce n’est là qu’une seule des raisons pour lesquelles Libra a encore pas mal de chemin à parcourir, comme l’explique Florian dans son article (lisible ici) : nous verrons si la suite des événements nous donne raison… ou si Facebook réussit à surmonter tous les obstacles qui s’opposent à elles.

03:30 Enfin, pour votre salon de lecture – que j’espère plus palpitant que le mien en ce moment –, je vous propose du beau monde. James Altucher s’est en effet entretenu avec Yuval Noah Harari, auteur notamment du best-seller Sapiens, et en a tiré de passionnantes réflexions – sur l’être humain, sur le savoir… et sur nos conditions de vie actuelles :

« ‘La vie était beaucoup plus haute en couleurs et mieux remplie il y a 10 000 ans’.

On partait à la recherche de nourriture. On grimpait aux arbres. On ne restait pas assis derrière des bureaux. On bougeait.

Cependant, les livres d’Histoire ont déterminé que la révolution agricole était une bonne chose. C’était bel et bien une révolution. Mais Yuval soutient que la culture et la récolte du blé furent en fait négatives pour l’espèce à bien des égards.

Du moins, c’est à la fois positif et négatif.

Cela nous a permis de nourrir beaucoup plus de personnes.

Mais l’inconvénient majeur est que la base de notre régime alimentaire est devenue le blé au détriment des plantes, les légumes, etc. Et, pour Yuval, la vie de chasseur-cueilleur est beaucoup plus intéressante que celle menée par toutes les personnes qui effectuent les tâches anodines du XXIe siècle« .

Qu’en pensez-vous ? Prêt à abandonner le métro-boulot-dodo pour aller traquer l’antilope dans les vastes plaines de… euh… la savane tourangelle ?

A défaut, vous pouvez toujours lire la suite de l’article de James en cliquant ici.

Et pour ma part, je vous souhaite un excellent week-end. A lundi !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes


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C’est le nombre de vues accumulées par ce commentateur ultra-percutant lors de l’un de ses passages sur YouTube.

Un succès qui se comprend aisément, étant donné les idées radicales – et surtout très profitables ! – de ce spécialiste.

Pour en savoir plus, cliquez ici.

 

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