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Tous en maillot de bain !

Par 26 septembre 2019Alertes

« Ce qui arrive en fin de compte, ce n’est pas l’inévitable mais l’imprévisible. »

– John Maynard Keynes

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Voilà qui est bien étonnant : le dollar se porte bien – très bien, même. Considérant les vents contraires que le billet vert doit affronter en ce moment, il y a de quoi s’interroger…

Retour sur la situation avec Philippe Béchade dans La Bourse au Quotidien :

« Le Dollar Index se raffermit résolument et grimpe de 0,4% vers 98,35 face à un panier de devises de réserve mondiales.

Il n’est plus qu’à 70 cents de son record des 99 atteint le 3 septembre et cette ‘force’ s’exprime aujourd’hui sans le soutien d’aucune bonne statistique aux États-Unis, ni le concours de chiffres médiocres en Europe qui affaibliraient l’euro.

Plus surprenant encore, le billet vert ne souffre même pas des incertitudes politiques qui ont surgi mardi soir avec le déclenchement d’une enquête à l’initiative des démocrates visant un impeachment de Donald Trump.

[…] La parité EUR/USD s’établit à 1,0990 mais il progresse plus nettement face à la livre sterling, de +0,9% vers 1,2375… alors que les travaux du Parlement britannique ont repris ce midi et que la situation politique de Boris Johnson est jugée très ‘compliquée’, pour ne pas dire compromise. »

La suite de l’article est disponible ici.

Gardez tout de même en tête que le sort du billet vert est loin d’être garanti. Le dollar est un géant aux pieds d’argile depuis de nombreuses années… et les coups portés à sa suprématie commencent à se faire de plus en plus retentissants.

00:45 Jim Rickards suit cela depuis de nombreuses années – et annonçait dans la dernière alerte Intelligence Stratégique que la recherche d’une alternative au dollar en tant que devise de réserve mondiale se poursuit… et vient peut-être de franchir une nouvelle étape :

« Depuis des années, j’évoque les efforts déployés discrètement par la Russie et la Chine, ainsi que d’autres adversaires des États-Unis, en vue de créer une alternative au système de paiement en dollars.

Aujourd’hui, le dollar représente plus de 60% des réserves mondiales, 80% des règlements internationaux et près de 100% des transactions liées au pétrole. Ce type de domination du dollar irrite aussi bien les amis que les ennemis de l’Amérique, depuis les années 1960.

Dernièrement, le mécontentement s’est encore renforcé car les États-Unis se servent du dollar comme d’une arme pour atteindre des objectifs géopolitiques, en plus de leurs objectifs financiers. La liste des pays sous le coup de sanctions financières américaines, déjà longue, ne cesse de grandir.

Parmi les principales cibles se trouvent la Russie (à cause de la Crimée et de l’Ukraine), la Chine (à cause des guerres commerciales), l’Iran (à cause de son programme d’enrichissement nucléaire et du soutien apporté au terrorisme), la Corée du Nord (à cause de ses missiles balistiques) et bien d’autres, dont la Syrie et le Venezuela.

Toutes ces sanctions ont un point commun : les États-Unis restreignent l’accès aux réseaux de paiement en dollars.

Dans le cas de l’Iran, ces sanctions s’étendent jusqu’à une interdiction d’accès au système de virements internationaux SWIFT, qui intègre l’euro, le yen, la livre sterling et d’autres devises de réserve. Si la plupart des pays ciblés travaillent sur solutions alternatives (notamment une éventuelle cryptomonnaie adossée à l’or lancée par la Chine et la Russie), leur mise en oeuvre effective est lente à venir. »

Lente, peut-être… mais pas inexistante – et des progrès ont été faits récemment, qui pourraient changer la donne.

01:45 Jim continue :

« […] La Russie et l’Iran ont annoncé un nouveau réseau de paiement contournant les systèmes de paiement SWIFT et américains. Le nouveau système comporte des échanges sécurisés de messages financiers entre ses deux membres, et pourrait être étendu à la Turquie et à d’autres pays, à l’avenir.

Reste à savoir quelle sera la devise utilisée, dans la mesure où l’Iran n’a pratiquement aucun accès au dollar. Les paiements pourraient être réalisés en roubles russes ou en or, puis être convertis ensuite en dollars via le système bancaire russe, et conservés pour le compte de l’Iran dans des comptes de dépôts dissimulés.

C’est un modeste pas en avant, mais ce n’est que le début. De nouvelles attaques ciblant davantage l’hégémonie du dollar restent à venir. »

D’autant que la Russie et l’Iran ne sont pas les seuls à souhaiter rabattre un peu le caquet de la devise américaine. Les autorités monétaires et financières mondiales y réfléchissent depuis longtemps – et sont en train de mettre en place des mesures qui pourraient représenter une vraie alternative au dollar : plus d’informations par ici.

02:30 Vous me direz avec justesse que tout ça, c’est bien beau… mais en attendant, rien ni personne n’a vraiment d’option viable. La Russie et l’Iran s’escriment sans trop avancer… le yuan n’est pas à la hauteur…

… L’euro, peut-être ?

Détrompez-vous : la monnaie unique a déjà fort à faire de son côté, et n’est pas en position de force en ce moment. C’est en tout cas ce que démontre le passage en revue des bilans de la BCE et des banques commerciales européennes.

Jean-Pierre Chevallier nous en parle dans sa dernière Stratégie :

« Ce mardi 24 septembre après la publication du bilan hebdomadaire de la BCE, il apparaît que la situation des banques de la Zone euro s’est encore détériorée par rapport à la semaine précédente.

En effet, les banksters ont été obligés de récupérer 35 milliards d’euros (pendant la semaine dernière) qu’ils avaient précédemment déposés auprès de la BCE (rubrique 2 du passif), ce qui fait un total de 57 milliards sur les deux dernières semaines. »

03:15 Ce n’est pas tout : la BCE elle-même – contrairement à la Fed, dont les injections de liquidités ont beaucoup fait parler ces derniers jours – pourrait se trouver à court de fonds. Explication de Jean-Pierre :

« Plus inquiétant encore, les facilités de dépôts ont baissé de… 92 milliards d’euros au 20 septembre par rapport à la semaine précédente (poste 2.2 du passif).

Ces facilités de dépôts sont les dépôts des banques au jour le jour auprès de la BCE, ce qui signifie que des banques récupèrent ces 92 milliards d’euros pour les placer en grande partie sur leurs comptes courants car elles commencent déjà à être à court de disponibilités afin de clore leur bilan trimestriel qui s’achève le 30 septembre.

Paradoxalement, ce sont les États membres de la Zone euro qui ont financé le sauvetage des banksters en apportant 40 milliards d’euros à la BCE (rubrique 5) ! »

La valse des milliards continue donc en Europe… pour l’instant. Il n’est pas interdit de penser qu’un jour – à la surprise générale – la musique s’arrêtera. Ou bien, pour reprendre l’analogie de Warren Buffett, les flots se retireront… et l’on verra qui nage nu (oui, la métaphore allait moins bien avec des valseurs, j’avoue).

Soyez prêt !

04:00 Terminons avec une revenante : Simone Wapler, ponctuellement de retour dans la Chronique Agora… et qui n’a rien perdu de sa verve. Là aussi, il est question de BCE, mais aussi de fiscalité :

« L’élite parisienne persiste à vouloir nous imposer ses utopies et recule le moment du retour à la réalité grâce à une dette publique rendue indolore par les bons offices de la Banque centrale européenne et à une pression fiscale inégalée au monde.

80% de nos impôts sont aujourd’hui dévoyés, ne financent pas les missions dites régaliennes (ou plutôt, légitimes) : police, justice, armée, diplomatie, les seules qui servent l’intérêt de chacun. Ils financent l’idéologie, les chimères. La lutte contre le ‘changement climatique’ est l’illustration parfaite de cette tendance.

Le pouvoir politique ne nous propose plus que l’égalité dans la souffrance fiscale, une redistribution forcée, décourageante et dégradante, plutôt qu’une coopération harmonieuse assise sur des échanges librement consentis ou sur une véritable fraternité.

Il serait temps de se vacciner contre cette ‘rage de l’impôt’ et le déni de réalité. Rien n’est ‘gratuit’ et surtout pas la santé. Les coqs ne pondront pas. Les éoliennes françaises ne feront pas chuter la température mondiale. Les licornes ne se décrètent pas, même si on les engraisse aux taux négatifs. Toutes nos contributions forcées n’y suffiront pas. »

La suite de cet article se savoure ici – et si vous voulez approfondir un peu ces thèmes, le dernier livre de Simone, La Rage de l’impôt, est paru récemment : pour vous le procurer, c’est par ici.

Bonne lecture… et très bonne soirée !

Excellente soirée,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

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