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« Tu t’es fait mal ? »

Par 6 mars 2020Alertes

« Pas trop d’isolement ; pas trop de relations ; le juste milieu, voilà la sagesse. »

– Confucius

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Vous voulez transformer la crise du coronavirus en gains ? Suivez le guide !

Eric Lewin nous a envoyé hier une liste – tout à fait informelle – des valeurs susceptibles de connaître une belle évolution à mesure que la crise sévit :

« Netflix, Peloton (vélos d’intérieur), Slack (messagerie collaborative) et Zoom (fabricant de logiciels de visioconférences). »

Et peut-être une société de livraison de courses/plats à domicile, pour faire bonne mesure, et vraiment éviter au maximum les contacts avec le monde extérieur…


abri souterrain
Vous n’êtes pas tout à fait prêt à vivre dans un caisson, isolé de tout et tous ? Alors bienvenue parmi ceux qui se collettent encore avec la réalité, pour tenter de la comprendre… et de mieux s’y adapter.

00:30 Remarquez que, considérant l’état des marchés aujourd’hui, je comprends l’envie de rester barricadé chez soi avec un bon livre – virus ou pas. Faisons un point technique sur la situation du moment avec Gilles Leclerc, qui nous livre son analyse sur le CAC 40 dans La Bourse au Quotidien :

« En l’état, le CAC 40 est en baisse de 14% […]. La chute n’étant probablement pas terminée (tout dépendra bien sûr de l’évolution de la pandémie de coronavirus), je préconise plus que jamais de conserver [une] couverture indicielle.

Dans ce contexte délétère, il faut aussi préciser – ou rappeler – que les indicateurs techniques ne sont que d’une utilité très relative. Il convient en revanche de continuer à bien cadrer les cours, pour tenter de déterminer où la baisse pourrait éventuellement s’arrêter, et de suivre la tendance sur une vue journalière, avec un recours à un indicateur de tendance simple comme la MACD.

En tout état de cause, gardez bien en tête que tant que l’indicateur pique du nez en unité de temps journalière, il est indispensable de rester couvert. »

01:15 Gilles poursuit avec un graphique assez spectaculaire – regardez les deux dernières « bougies » ci-dessous –, et en tire quelques seuils à surveiller dans les temps qui viennent :

« Commençons par le cadrage hebdomadaire ci-après. Celui-ci montre la présence de deux supports potentiels qui transitent dans la zone des 5 250 points (la pastille orange). Il s’agit du support oblique bleu, support qui est en fait la médiane du grand canal haussier de moyen terme (cf. le support en vert et la résistance en rouge) et qui est doublé par un niveau horizontal (les pointillés noirs) transitant par les mêmes niveaux.


graphique CAC 40
Cliquez sur le graphique pour l’agrandir

Sur cette unité de temps, je vous recommande de vous laisser porter par la tendance, de rester couvert donc et de voir quelle sera la réaction du CAC 40 dans les jours qui viennent.

Maintenant, si cette zone casse, le risque résidera dans la poursuite de la descente aux enfers en direction du prochain support, lequel devrait se situer dans la zone des 5 000 points. »

Voilà voilà… 5 250 points dans un premier temps, ensuite 5 000 points potentiels – si la baisse se poursuit, bien entendu, sachant que les banques centrales n’ont pas encore dégainé leurs armes lourdes, à ce stade.

Gilles continue de surveiller les cours au quotidien, si vous voulez continuer à profiter de ses analyses – soit gratuitement dans La Bourse au Quotidien (où vous pouvez lire l’intégralité de son analyse), soit avec des recommandations concrètes dans le cadre de la lettre Béchade Confidentiel, disponible ici.

02:15 Quant aux banques centrales, elles vont devoir agir avec beaucoup de subtilité si elles ne veulent pas se tirer une balle dans le pied, pour continuer avec les métaphores martiales.

Il suffit de regarder la réaction des marchés face à la décision de la Fed ce mardi (pour rappel, une réduction de taux de 50 points de base en urgence) pour comprendre ce que je veux dire ; James Altucher livre une excellente illustration de ce phénomène dans son Top 1% Altucher :

« Si vous avez des enfants, je sais que vous comprendrez ce que je m’apprête à vous dire. Et même si vous n’en avez pas, vous avez été un enfant, ce qui signifie qu’un adulte vous a très probablement déjà dit ceci :

‘Oh mon dieu, ça va !!? Viens voir, je veux m’assurer que tu n’as rien de cassé ! Oh non, tu saignes !!’

Or, souvent, lorsque les enfants tombent, ils ne pleurent pas ou ne paniquent pas. Du moins, jusqu’à ce que leur mère ou leur père, pris de panique, s’écrie : ‘Oh non, tu t’es fait mal ? Tu saignes !!’

Les enfants ne paniquent pas à cause d’un genou ensanglanté, d’un coude éraflé ou des égratignures causées par une chute en BMX.

Ils paniquent lorsque leurs parents, ou les gens responsables d’eux, commencent à paniquer. 

Et c’est tout à fait compréhensible.

Les enfants considèrent les adultes comme des guides et des filets de sécurité.

Donc si un enfant fait une chute en skateboard et que son père lui dit ‘c’est bon, tu n’as rien, relève-toi, secoue un peu et essaie de nouveau’, selon toute vraisemblance, l’enfant ne paniquera pas à la vue des huit petites gouttes de sang qui auront taché son nouveau short.

A l’inverse, si le père commence à paniquer à la vue du sang, du short déchiré et en pensant à une éventuelle commotion, il y a fort à parier que l’enfant va se mettre à pleurer et à hurler, convaincu qu’il va mourir. »

03:00 Transposons cela aux marchés financiers, maintenant – le parallèle est saisissant :

« Pour Wall Street (et en matière d’économie en général), c’est la Réserve Fédérale qui joue ce rôle d’adulte et de filet de sécurité.

Par conséquent, en abaissant dès maintenant les taux d’intérêt de 50 points de base, à la surprise générale, la Fed a fait souffler un vent de panique sur Wall Street car les traders – dans le rôle des enfants – redoutent que la Fed ait des raisons de penser que l’épidémie de coronavirus est NETTEMENT plus grave que prévu.

La conclusion est que, malgré la récente correction des marchés actions, Wall Street n’avait pas paniqué. Jusqu’à 10 heures du matin (heure américaine) mardi, heure à laquelle la Réserve Fédérale a annoncé une baisse des taux de 50 points de base, à la surprise générale.

Il est possible que l’objectif de la Fed soit uniquement de gaver le marché en augmentant la liquidité du système et d’atténuer l’impact du coronavirus sur l’économie, mais le fait est que Wall Street redoute désormais que le virus mette à terre l’économie américaine, comme il l’a fait en Chine. »

Plusieurs de nos spécialistes avertissent de longue date de la fragilité de l’économie américaine ; le coronavirus pourrait n’être que le prétexte, le premier « flocon » qui déclenche l’avalanche… et les banques centrales vont avoir fort à faire, si elles veulent la contenir.

03:45 Tout repose désormais sur les autorités : les marchés semblent avoir enclenché le levier « baisse » – vont-elles pouvoir renverser la vapeur ?

Baisse des taux, assouplissement quantitatif, rachat de titres… L’arsenal complet pourrait être déployé dans les jours qui viennent. Les intervenants vont-ils se laisser convaincre ?

Car comme l’explique Bruno Bertez, on est désormais purement dans le domaine psychologique. Ce ne sont plus les mesures elles-mêmes qui importent – on est passé à une autre dimension. Les théories et intentions des autorités suffiront-elles à faire plier le réel ?

Analyse dans La Chronique Agora :

« Pour prendre une comparaison : l’important n’est pas qu’une porte soit ouverte, non – l’important, c’est l’attente de son mouvement d’ouverture.

Les fonctions utiles se situent dans l’univers des anticipations et des perceptions, pas dans l’univers des réalités.

C’est ce qui arrive quand on a abandonné la gestion aux ‘esprits animaux’ : ce sont eux qui prennent le contrôle, le réel passe au second plan.

[…] Toute la conduite des affaires est fondée sur une approximation et sur une négation de la réalité : la réalité du monde est fractale, elle est faite de ruptures. Elle est, comme on dit en mathématiques, non dérivable.

Or toutes les théories des universitaires – les mercenaires des élites –, toutes ces théories postulent pour simplifier que tout est dérivable, qu’il n’y a jamais de discontinuité et que par conséquent, si on a pu traiter le choc N-1, on peut traiter le choc N et le choc N+1, et ainsi de suite.

En gros, la thèse qui va nous mener à la catastrophe c’est : le long terme n’existe pas, le monde n’est qu’une succession de courts termes que l’on peut toujours optimiser. »

Qui l’emportera ? Les élites ont-elles finalement raison ? Avons-nous effectivement atteint un tel niveau de connaissances sur les cycles économiques que les autorités peuvent les manipuler à leur guise…

… Ou bien M. le Marché, ce gredin, avec la complicité d’un petit virus bien retors, se chargera de donner au monde une petite leçon de réalité ?

Nous verrons bien… mais en attendant, une bonne stratégie de protection ne peut pas faire de mal !

04:45 Pour terminer, une petite injection de nostalgie avec la lecture du week-end – avez-vous déjà eu ceci dans votre poche ?


Nokia 3310
Le Nokia 3310, le téléphone le plus vendu du début des années 2000. D.R.
Si cela évoque pour vous la même chose que pour votre correspondante – qui, un jour, a fait tomber le sien par-dessus la rampe des escaliers, depuis le quatrième étage jusqu’au rez-de-chaussée, pour le récupérer démonté mais intact (il a suffi de réinsérer la batterie et de refermer la coque)…

… Alors le dernier article de Ray Blanco vous intéressera, puisqu’il y retrace le parcours de la société qui produisait ce bijou télécom – Nokia :

« Vous vous souvenez sans doute de la société finlandaise qui a dominé la téléphonie mobile dans les années 1990 et jusqu’au début des années 2000. Nokia était alors le fleuron européen de la téléphonie mobile.

En 2000, la société a lancé son modèle emblématique le Nokia 3310, surnommé la ‘brique’. A l’époque, ce téléphone est devenu un must, tant pour sa forme que pour ses fonctions… et parce qu’il était quasiment indestructible.

Le téléphone s’est très bien vendu : plus de 120 millions d’unités !

A cette époque, Nokia représentait 4% du PIB finlandais et 70% de la capitalisation boursière du Helsinki Stock Exchange (ou Nasdaq Nordic). »

Hélas, depuis, la firme a connu une véritable descente aux enfers… qui contient toutefois des leçons utiles aux investisseurs d’aujourd’hui : pour lire tout cela dans les détails, cliquez ici.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un excellent week-end, en attendant de vous retrouver lundi, quarantaine ou pas : le bon côté des e-mails, c’est qu’ils ne présentent aucun risque de contagion !

Bonne soirée,

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

★★★  Le chiffre du jour  ★★★


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… Et ce n’est de loin pas le seul gain qu’ils ont engrangé grâce aux conseils de Mathieu : pour tout savoir, cliquez ici.

 

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