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Une petite danse ?

Par 25 octobre 2019Alertes

« Le ‘tendre penchant’ peut se manifester à tout moment et en tout lieu, au bal, à la fête foraine, dans l’autobus, plus rarement au cours d’une mêlée ouverte dans le Tournoi des cinq nations. »

– Pierre Desproges

Chère Lectrice, cher Lecteur,

00:00 Aujourd’hui, je vous invite à danser ; hop, un petit cha-cha des chiffres, une bonne salsa statistique, un langoureux tango des tendances.


Tableau Les Plaisirs du bal Jean-Antoine Watteau
 

Les Plaisirs du bal, Jean-Antoine Watteau

Oui, le « bal des trimestriels » bat son plein – et le rythme, quoiqu’encore ralenti par rapport aux dernières saisons, semble indiquer que la fête pourrait continuer encore un peu… un tout petit peu.

00:30 Eric Lewin décortique tout cela dans le dernier numéro de La lettre PEA. Il s’avère que les danseurs, bien qu’ils n’en soient pas à leur premier tour de valse, montrent un peu d’hésitation – ou peut-être carrément de fatigue ?

Eric explique :

« En avance de quelques semaines sur leurs homologues du Vieux Continent, plusieurs entreprises américaines de premier plan, notamment les bancaires JP Morgan et autres Goldman Sachs, ont déjà publié leurs chiffres. Dans un contexte de net essoufflement de la première économie mondiale, avec une consommation des ménages qui ‘tient’ l’édifice à bout de bras, les comptes des poids lourds de Wall Street sont attendus au tournant.

Toutefois, les investisseurs semblent ‘préparés’, escomptant un repli de 3,9% des bénéfices en rythme annuel sur la période juillet-septembre. Reste qu’une telle baisse ferait quelque peu désordre après la progression de 2,8% enregistrée au deuxième trimestre… Entre la longue grève chez General Motors, l’appréciation du dollar ou encore les tensions autour de Huawei, avec les perturbations dans les approvisionnements, c’est peu dire que les sociétés américaines doivent composer avec un contexte plus que compliqué. »

Les intervenants ne devraient toutefois pas quitter tout de suite le parquet : ils anticipent malgré tout de bonnes nouvelles dans les semaines qui viennent.

01:15 Un facteur surtout pourrait venir au secours des fêtards, comme l’analyse encore Eric :

« La communauté financière paraît néanmoins pencher pour un simple coup de mou, comme en témoignent les prévisions d’une augmentation de 3% des bénéfices sur le trimestre en cours et… de plus de 8% au titre du premier trimestre 2020.

De leur côté, les chefs d’entreprises devraient faire preuve de la plus grande prudence dans leurs perspectives vu le caractère extrêmement trouble de la conjoncture économique. Car si le ralentissement affecte toutes les grandes zones économiques, la roue pourrait rapidement tourner dans le bon sens.

Et pour cause : même s’il n’a de cesse de souffler le chaud et le froid avec Pékin, Donald Trump fourbit ses armes en vue de sa réélection et aurait tout intérêt à vite trouver un terrain d’entente avec l’Empire du Milieu. »

Oui : taxes douanières et consommation enfiévrée ne font pas bon ménage. Ce couple mal assorti pourrait engendrer une récession – cela ferait franchement tache, pour un président qui a fait de l’économie son cheval de bataille…

02:00 A plus court terme, que faut-il en penser pour vos propres investissements ? Gilles Leclerc nous en dit plus dans La Bourse au Quotidien, avec une analyse graphique complète – qui vient appuyer la tendance à la prudence constatée par Eric :

« Une semaine assez trompeuse vient de s’écouler. En surface, tout paraît calme, mais sous le niveau de la mer, on constate qu’à la moindre déception, de nombreuses valeurs – surtout de taille moyenne et qui appartiennent au SBF120 – peuvent être très lourdement touchées.

[…] La bonne nouvelle est que la vague des publications du troisième trimestre a atteint son pinacle. Encore une dizaine de jours et les analystes pourront commencer à avoir une vision globale des performances des entreprises. Ils en feront ensuite la synthèse et élaboreront leur stratégie pour les mois à venir.

Pour l’heure, du point de vue graphique, le CAC 40 n’arrive toujours pas à s’extraire de sa zone d’indécision, le rectangle rouge horizontal qui correspond à la zone de résistance ‘R’.


Graphique CAC 40
 

Il y a bien eu quelques tentatives de débordement de ladite zone, mais celles-ci ont vite tourné court et tant que l’indice phare restera encalminé dans cette ‘région’, je doute que les gérants prennent des initiatives. »

03:00 Gilles attire cependant l’attention sur un contre-mouvement potentiel qui pourrait venir bouleverser la donne :

« En revanche, gare à un phénomène contre-intuitif…

Je m’explique : si cette fameuse résistance venait à céder, les gérants seront mécaniquement obligés de passer à l’achat pour respecter les critères d’investissements de leurs fonds et surtout pour coller au benchmark de l’industrie.

Dans ce cas, terminer l’année vers les 5 850 points ne m’étonnerait pas plus que ça.

Nous n’en sommes cependant pas (encore ?) là et le mieux à faire à ce stade est de se laisser guider par la dynamique des prix. »

Gilles précise cette analyse dans la suite de son article, juste ici.

03:30 Et nous resserrons le champ encore un peu plus, maintenant, pour nous concentrer sur une seule valeur – WeWork, désormais tristement célèbre… et qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

Après son IPO ratée et ses déboires économiques, son fondateur traverse une mauvaise passe, explique Bill Bonner dans La Chronique Agora :

« M. Neumann a été licencié, avons-nous récemment appris. Le pauvre se retrouve tout seul après que SoftBank a pris le contrôle de son entreprise. Il va devoir faire la queue comme tout le monde pour toucher le chômage… ou pas.

Dans le Wall Street Journal :

‘SoftBank Group Corp. a obtenu l’accord du conseil de WeWork pour prendre le contrôle de la start-up de coworking dans le cadre d’un accord qui donnerait au co-fondateur Adam Neumann près d’1,7 milliard de dollars et couperait la majeure partie de ses liens avec la société.’

Un milliard pour ses parts de l’entreprise ; un demi-milliard pour résoudre des prêts en cours.

M. Neumann avait puisé dans les lignes d’apport de capitaux de l’entreprise pour acheter des biens immobiliers qu’il re-louait ensuite à WeWork.

Et 185 millions – millions ! – de dollars pour… ‘des services de consultant’.

Quelle sorte de plombier touche une prime pour avoir commis un véritable gâchis… relié l’eau au gaz… puis aux égouts ? Quelle sorte de consultant empoche 185 millions de dollars pour avoir fait exploser sa propre entreprise ?« 

La sorte de consultant qui est emblématique de notre époque, visiblement – une époque accro à la hausse éternelle, aux licornes et autres chimères… Or l’explosion en vol de WeWork pourrait avoir de profondes répercussions sur les marchés – car, comme l’explique Bill dans la suite de son article, d’autres intervenants plus importants sont en deuxième ligne…

WeWork pourrait-elle être le domino qui… euh… sifflera la fin du bal boursier ? (Les métaphores, ce n’est pas mon fort.)

En tout cas, n’oubliez pas qu’il existe un moyen de transformer cette sorte d’accidents de cours en solides plus-values : cliquez ici pour en savoir plus.

04:30 Pour terminer, la lecture du week-end nous emmène en voyage… dans l’espace. Etienne Henri nous donne quelques nouvelles du (futur) tourisme intergalactique, où les choses bougent lentement mais sûrement :

« [L’événement] qui a pris les analystes par surprise est l’implication nouvelle de Boeing dans la course au tourisme spatial. L’avionneur était connu pour ses activités de longue date dans les engins militaires, le soutien opérationnel à la NASA et les avions civils. Il a annoncé ajouter une corde à son arc avec une prise de participation dans Virgin Galactic.

Selon un communiqué de presse, Boeing injectera 20 M$ dans l’entreprise en souscrivant à de nouvelles actions. Cet argent frais viendra directement augmenter les fonds propres de la start-up.

Bien sûr, la somme peut faire sourire au vu des montants que manipule au quotidien le géant : le plus petit des 737 MAX coûte au bas mot 100 M$ pièce, et le carnet de commandes de Boeing en contient près de 5 000. Malgré tout, cette prise de participation a un intérêt industriel indépendant de l’aspect financier : elle permettra à Virgin Galactic d’accéder au savoir-faire de Boeing en termes de transport aéronautique de civils. »

Alors… prêt à prendre votre ticket pour la Lune ? La suite de l’article d’Etienne se trouve ici, au cas où !

Et si vous préférez rester les pieds sur terre pendant que c’est votre portefeuille qui prend des hauteurs stratosphériques (tout comme le niveau de mes jeux de mots…), cliquez ici.

Je vous souhaite, dans l’ordre, une très bonne soirée et un excellent week-end – à lundi !

Françoise Garteiser
Les Marchés en 5 Minutes

 

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