« La douleur embellit l’écrevisse ».
– Proverbe russe
Chère Lectrice, cher Lecteur,
00:00 Votre correspondante s’est récemment mise à la course à pied – et, ayant un peu tiré sur la corde avant-hier, est clouée à domicile, victime d’une sorte de combinaison gagnante : sciatique-tendinite-courbatures.
Ouille.
Non, pas dans le sens où ils n’ont plus vingt ans et feraient mieux de réfléchir un peu avant de faire n’importe quoi.
(Quoique.)
Plutôt, tout va bien tant que rien ne bouge… que l’on conserve une immobilité prudente… que l’on limite les efforts au minimum possible. Le moindre changement, le plus petit geste imprévu, le plus petit mouvement inattendu – et c’est le pic de douleur, qui force à s’arrêter, à reculer.
00:45 Or en ce moment, les changements et l’inattendu ne manquent pas – et chacun d’entre eux est porteur de douleur, pour les marchés… et pour les investisseurs.
Prenez la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis. En matière d’inflammation, difficile de faire mieux : loin de s’apaiser, elle a pris un tour plutôt inquiétant ces derniers jours, au point que Jim Rickards expliquait dans sa dernière Alerte Guerre des Devises que les deux pays sont désormais « à l’aube d’une nouvelle guerre froide« .
Jim continue :
« Pour Wall Street, ce n’était pas du tout évident. Les analystes financiers ont affirmé que Trump ne faisait que ‘gesticuler’, lorsque les premiers tarifs douaniers ont été appliqués. Lorsqu’ils se sont amplifiés, Wall Street a affirmé qu’il s’agissait simplement de ‘l’art de la négociation’, et que Trump trouverait rapidement une voie permettant de conclure un accord.
Lorsque les tarifs douaniers entre la Chine et les Etats-Unis ont bondi vers la fourchette des 400 Mds$ de produits concernés, Wall Street a fondé tous ses espoirs sur le sommet de Mar-a-Lago, entre Trump et Xi, pensant qu’il résoudrait le conflit commercial une bonne fois pour toutes. A présent, Wall Street attend impatiemment des ‘pourparlers’ devant se dérouler ‘en marge’ du sommet du G20 à Osaka, fin juin.
Ces chimères se sont brisées une à une. La perspective que ces problèmes commerciaux soient résolus à Osaka n’est guère plus probable que celle des précédentes tentatives, qui ont déjà échoué.
En vérité, la Chine est incapable de faire des concessions car elle craint de perdre la face et que des concessions n’altèrent le pouvoir du PCC. Les Etats-Unis ne veulent pas faire de concessions car Trump distingue l’avantage que représente la perception de droits de douanes, d’un côté, et la résurrection des emplois américains délocalisés ces dernières décennies dans des usines chinoises, de l’autre.
Aucun des deux camps n’a trop intérêt à résoudre la guerre commerciale, et les deux camps ont intérêt à poursuivre le combat. Ce n’est pas la voie idéale vers la paix et la stabilité, sur le front de la guerre commerciale« .
Ni sur le front de l’économie et des marchés boursiers, faut-il le préciser ? Et mieux vaudrait mettre en place rapidement une stratégie adaptée pour vos investissements, car tout indique qu’il faut vous préparer à une poursuite du « combat » entre les Etats-Unis et la Chine...
01:45 … Puisque les enjeux électoraux viennent s’en mêler. 2020 approche, et Donald Trump se consacre désormais pleinement à sa campagne de réélection. Le moindre de ses actes tend vers ce but : conserver les commandes de la Maison Blanche.
Mathieu Lebrun analysait cela plus précisément dans La Bourse au Quotidien :
« Certains observateurs commencent même à se demander si le président américain ne va privilégier les voix au sein de son électorat (qui le soutient dans sa fermeté vis-à-vis de Pékin) afin de viser un nouveau mandat, mais au risque de faire trébucher les marchés.
Si tel est le cas, les opportunités de gains à la baisse via l’achat de puts risquent bien de rester ‘tendance’.«
02:15 Car oui, s’il y a bien une chose à garder en tête en ce moment, c’est qu’une volatilité accrue n’est pas qu’une mauvaise nouvelle. Cela ouvre aussi des créneaux intéressants… à condition de bien cibler vos trades.
Conseil de Mathieu en la matière :
« Du point de vue technique, je vous invite à bien garder à l’œil deux régions de prix sur le CAC 40 et le DAX : respectivement les 5 250 et 11 800 points testés il y a peu (cf. le rectangle bleu clair sur mes deux graphiques ci-dessous).
« A ce stade, ces zones horizontales ont tenu, mais gare à l’effet d’accélération qui risque de suivre en cas de nouveau reflux. D’autant que, hasard des marchés (ou pas) sur l’indice allemand, cette fameuse zone des 11 800 points correspond également au contact avec le bas de canal ascendant de moyen terme. Un autre élément qui, en cas de rupture, risque d’accentuer encore l’effet d’accélération dessous.
Que l’on parle de Turbos put purs et simples ou encore d’autres « trades annexes » (comme les terres rares), le regain de volatilité de ce printemps créée assurément pas mal d’opportunités« .
Des occasions dont les lecteurs de Mathieu ont d’ailleurs pu profiter, accumulant les plus-values à répétition, en quelques séances (voire en quelques heures !) à chaque fois – et si vous voulez profiter des prochaines recommandations, cliquez simplement ici.
03:45 Ah, et tenez, voici un autre point douloureux que l’on a tendance à oublier alors qu’il pourrait s’exacerber dès ce week-end : l’état général de l’Union européenne, et les élections toutes proches, qui pourraient remettre en cause pas mal de choses – à commencer par certaines idées reçues.
Nicolas Perrin nous en parlait dans La Chronique Agora, avec notamment un graphique aussi surprenant que révélateur. Là où l’on oppose traditionnellement « la perfide Albion » au sacro-saint « couple franco-allemand« , il y a désormais lieu de se poser quelques questions :
« A votre avis, qui est l’allié naturel de la France, si d’aventure cette dernière entend faire valoir son intérêt national au sein de l’UE : l’Allemagne… ou le Royaume-Uni ? »
Il est bien dommage, donc, que ce dernier s’apprête à claquer la porte de l’Union (enfin… si un accord est trouvé) – et je vous recommande l’intégralité de l’article de Nicolas, très éclairant sur les enjeux des élections à venir.
Si vous voulez aller un peu plus loin en la matière, et en savoir plus sur les risques qui guettent l’euro actuellement, vous pouvez aussi vous pencher sur cette analyse.
04:45 Tout de même, ne nous quittons pas sur une note aussi pessimiste – et voyons plutôt comment tirer parti des conditions boursières quelles qu’elles soient.
On peut compter sur Zach Scheidt pour cela ; il nous explique dans Investissements Personnels les parallèles entre l’investissement boursier et… le poker. Cela lui permet de définir quelques règles très simples, que vous pouvez appliquer à votre propre approche de l’investissement :
« L’une des meilleures stratégies pour mettre les chances de votre côté consiste à acheter quand les prix sont sur un point bas et sont prêts à remonter. Si vous vous assurez d’acheter des titres de qualité avec un fort potentiel de hausse, tout en vendant vos positions rapidement si jamais le cours part à la baisse, alors les probabilités seront en votre faveur !
Pour vous donner un exemple, vous pourriez miser sur une poursuite de la hausse du marché boursier au regard du fait que les programmes de rachat d’actions des entreprises américaines représentent annuellement près de 1 000 milliards de dollars.
Si vous vous trompez et que le marché chute, les capitaux injectés par le biais des rachats d’actions devraient aider à freiner la baisse et limiter vos pertes. Mais ces 1 000 milliards de dollars de capitaux injectés sur le marché devraient techniquement permettre aux investisseurs de réaliser d’importantes plus-values.
Si vous cherchez bien, vous trouverez de nombreuses situations vous permettant d’investir en bénéficiant d’un biais statistique favorable« .
Zach vous lire d’autres conseils et astuces dans la suite de son article, disponible ici.
Pour ma part, je vais désormais vous souhaiter une très bonne soirée… et reprendre un peu d’ibuprofène !
Françoise Garteiser
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