Cher Nouveau Rentier,
« S’il vous plaît, rencontrez-vous à l’extérieur et n’entrez pas dans la voiture de l’autre, ou ce genre de choses. Et soyez aussi prudents que possible. Gardez vos masques sur le visage. »
Ce n’est pas le type de conversation que je pensais avoir un jour avec le petit ami de ma fille.
Et c’était encore plus surréaliste de le faire sur FaceTime !
Le gouverneur de Géorgie tente de rouvrir l’économie de notre État, mais la famille Scheidt est encore très prudente.
L’une de mes filles cadettes doit bientôt subir une opération chirurgicale mineure – mais nécessaire – et je serai obligé de l’annuler si un seul membre de la famille attrape le coronavirus.
Bien entendu, nous devons faire quelques concessions.
Ma fille aînée, par exemple, est triste de devoir renoncer aux grands événements de son année de terminale. Alors je lui accorde d’autres privilèges pour l’aider à oublier ce dont elle est privée.
Voilà pourquoi j’ai eu cette vidéo-conférence avec elle et son petit-ami, en leur permettant de se rencontrer en personne pour la première fois depuis des semaines… mais en exigeant tout de même qu’ils prennent des précautions.
Ce n’est pas très différent de ce qui se passe dans tout le pays, en ce moment.
Les familles, les entreprises, les gouvernements n’arrêtent pas de faire des compromis et de procéder à des changements… et tout cela dans l’espoir que l’on revienne à un certain degré de normalité.
Et en tant qu’investisseurs, nous devons faire de même : considérer les risques auxquels nous sommes confrontés, et faire ce qu’il faut pour s’adapter à la nouvelle normalité.
Alors aujourd’hui, je tiens à observer de plus près quelques-unes de nos actions, dans le contexte du coronavirus.
Nous allons examiner ce qu’elles ont subi et ce qui pourrait leur arriver ensuite, selon moi.
Je vais également identifier une action qui pourrait avoir des soucis dans cette nouvelle normalité, et donc vous conseiller de la vendre.
Alors allons-y !
Jetons un coup d’oeil sur le reste de nos positions pétrolières
Même si énormément de secteurs souffrent, dans le contexte de cette crise, les compagnies pétrolières ont été particulièrement touchées.
Elles étaient déjà accablées par la faiblesse des prix de l’énergie lorsque le coronavirus a frappé, et les récentes querelles entre l’Arabie Saoudite et la Russie n’ont fait qu’aggraver les choses.
Voilà pourquoi je vous ai recommandé de vendre notre position sur ENLC.
Donc, désormais, nous ne possédons que deux positions axées sur l’énergie : BP PLC (BP) et Scorpio Tankers Inc. (STNG).
Pour l’instant, je pense que nous pouvons toutes les deux les conserver.
Bien entendu, BP est l’une des plus grandes compagnies pétrolières du monde. Elle existe depuis 1909, sous une forme ou une autre, ce qui veut dire qu’elle a survécu à plusieurs tempêtes de marché variant de la Grande Dépression aux guerres mondiales.
Et elle a survécu à des désastres tels que l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon, suivie d’une marée noire, en 2010.
Certes, l’excédent pétrolier actuel a un impact sur les résultats de BP. En fait, les derniers résultats publiés par la société sont en baisse de 67% par rapport à la même période l’an dernier.
D’autres compagnies pétrolières affichent des performances tout aussi mauvaises. Mais contrairement à ses homologues, BP n’a pas réduit son dividende. Alors nous pouvons toujours compter sur le revenu que nous rapportent ces actions.
Si cela change, nous pourrions envisager de vendre, bien que je ne pense pas que ce soit nécessaire.
Non seulement l’OPEP est en train de réduire sa production, mais l’agence américaine de l’énergie (U.S. Energy Information Administration) vient d’indiquer que les stocks de pétrole avaient diminué de manière inattendue, cette semaine : c’est la première fois que cela arrive en 13 semaines.
Cela ne veut pas dire que les cours du pétrole vont rebondir à 50 $, ou plus, de sitôt. Il y a encore énormément de pétrole brut qui sort de terre, mais très peu de monde en a besoin, en ce moment.
Alors les compagnies pétrolières ont besoin d’un endroit où stocker leur production jusqu’à ce que la demande remonte. Voilà pourquoi je suis assez haussier sur Scorpio Tankers.
Comme vous vous en souvenez peut-être, les compagnies pétrolières louent des navires pour acheminer leurs produits d’un endroit à un autre. Mais comme l’espace de stockage est limité sur terre en ce moment, de plus en plus de compagnies payent les tankers pour qu’ils stockent le pétrole en mer.
La société Scorpio Tankers est spécialisée dans le transport de produits finis, alors elle ne tire pas directement parti des besoins de stockage des compagnies pétrolières. Mais la société engrange tout de même de l’argent à mesure que le prix des loyers augmente de tous les côtés.
Avec l’argent que cela lui rapporte, je n’entrevois aucun danger pour le versement de notre dividende.
En revanche, notre portefeuille contient une société qui, selon moi, ne va pas se remettre rapidement.
Une mauvaise décision pour l’avenir d’OPI
Office Properties Income Trust (OPI) figure dans notre portefeuille depuis 2019 car l’idée d’origine est remarquable.
La société a été créée sous le nom de Government Properties Income Trust (GOV), un REIT qui louait des espaces de bureaux aux administrations et aux services fédéraux.
Autrement dit, les recettes de l’entreprise provenaient de l’Oncle Sam… Et en tant que REIT, elle était tenue de distribuer la majorité de ses bénéfices à ses actionnaires.
Alors en détenant une action de GOV, vous étiez un peu le propriétaire de l’Oncle Sam !
Mais il y a quelques années, la société a changé de modèle économique. D’abord, elle a fait le ménage dans sa structure juridique complexe. Au passage, elle a également acheté plusieurs sites immobiliers qui ont été loués à des entreprises privées.
À l’époque, j’étais prudemment optimiste concernant cette nouvelle orientation de l’entreprise. La diversification de son portefeuille avait du sens, dans la mesure où les républicains faisaient tout pour réduire l’envergure du gouvernement.
Malheureusement, cet optimisme n’a plus cours dans ce contexte de nouvelle normalité.
Le gouvernement ne s’est pas considérablement réduit ces dernières années. Et à cause des plans de relance liés au coronavirus, il dépense des milliers de milliards de dollars de plus qu’avant.
Donc, en raison de ces deux éléments, le fait de sortir du périmètre du gouvernement apparaît comme une mauvaise décision.
Dans le même temps, les locataires privés d’OPI se demandent également pourquoi ils payent le loyer de bureaux qu’ils ne peuvent plus utiliser pendant le confinement.
Et même si ces locataires ne mettent pas la clé sous la porte ou ne se déclarent pas en faillite, ils font partie des milliers d’entreprises qui se rendent bien compte qu’elles peuvent être tout aussi productives lorsque les employés travaillent de chez eux.
Je pense que beaucoup d’entreprises vont réduire la surface des bureaux qu’elles utilisent, et qu’OPI va donc avoir du mal à trouver et conserver des locataires.
De toute évidence, tout cela n’est pas bon pour le chiffre d’affaires de cette société, et cela va affecter ses versements de dividendes.
Alors je pense qu’il est temps de tourner la page.
MON CONSEIL :
Vendez Office Properties Trust (OPI) au prix du marché (pour info : 21,86 $ au moment où j’écris ces lignes).
Même si nous vendons l’une de nos positions et que nous restons sur nos gardes en ce qui concerne BP, STNG est assez prometteuse pour que vous envisagiez de tirer parti de son cours décoté.
Bien entendu, je continue de surveiller nos autres positions, à l’affût des risques ou de signes nous indiquant qu’il est temps de renforcer l’une d’elles.
Alors vous aurez bientôt de mes nouvelles.
J’espère que vous augmenterez vos revenus !
Zach Scheidt
Rédacteur en Chef