La pandémie de Covid-19 est bien sûr très loin d’être sous contrôle et une deuxième vague reste possible tant que la fameuse immunité collective ne sera pas atteinte. Néanmoins, la situation sanitaire commence enfin à s’améliorer sur le Vieux Continent.
Le 10 janvier dernier, j’ai pris la décision de vous recommander de vendre VISIATIV (FR0004029478ALVIV) à 28,50 €. Sachant que ce spécialiste lyonnais de la transformation numérique des entreprises avait rejoint notre portefeuille à 23,50 € trois mois auparavant, il en a découlé une plus-value de 21,3%.
Emmanuel Macron l’a martelé dans son dernier discours : « nous sommes en guerre ». C’est une guerre que tous les pays du monde doivent livrer contre le Covid-19, un virus dont nul ne peut prétendre qu’il nous épargnera.
Tout a basculé le week-end du 22 février, quand les premiers cas se sont déclarés en Italie. Chacun pouvait alors pressentir, mondialisation oblige, que le coronavirus allait se propager à vitesse grand « V ».
Pour (se) rassurer, les stratégistes économiques et financiers aiment à utiliser des
comparaisons. La période actuelle ne fait pas exception à la « règle » puisqu’il s’en trouve
de plus en plus pour dresser un parallèle entre ce début d’année 2020 et la bulle Internet.
Mifid 2… Cette directive donne de l’urticaire à de nombreux professionnels des marchés et plus particulièrement aux spécialistes des petites et
moyennes capitalisations.
On peut les comprendre puisque ces derniers ont enregistré des baisses de leur activité de l’ordre de 40% depuis son instauration en 2018.
Qui l’eût cru ? Il y a encore deux ans, l’économie allemande évoluait sur un trend annuel de croissance de 2,5% et si certains économistes avaient prophétisé une quasi-récession à l’époque, ils auraient au mieux été pris pour des incompétents, au pire pour des fous.
Et pourtant… La première économie de l’eurozone est confrontée depuis de longs mois à un très sérieux trou d’air, avec une hausse de seulement 0,6% de son PIB l’an passé et une croissance qui ne devrait pas dépasser 1% cette année.
2,86 Mds€. Les montants levés l’an dernier sur le marché parisien dans le cadre des introductions en Bourse dépassent largement le 1,1 Md€ de 2018, un piètre millésime en la matière, mais les chiffres sont parfois trompeurs…. A elle seule, l’IPO – très réussie – de La Française des Jeux a en effet pesé 1,8 Md€, tandis que Verallia a levé 800 M€. En excluant ces deux opérations, les montants ont reculé d’environ 51% entre 2018 et 2019 à seulement… 93 M€, une vraie contre-performance.
Parmi les grandes interrogations qui se posent pour le début de l’année 2020, après un excellent cru 2019 (du moins pour la plupart des grosses capitalisations boursières occidentales), figure notamment la capacité de l’économie américaine à rester sur un trend de croissance de 2%.
Les performances des indices qui regroupent les sociétés de notre compartiment ne sont pas déshonorantes en soi. Le CAC Small a en effet progressé de plus de 10% depuis le début de l’année, tandis que le CAC Mid & Small s’est adjugé environ 16%.
Lorsqu’on évoque le ralentissement mondial, c’est souvent l’Europe qui vient en premier
à l’esprit. La croissance est il est vrai nulle en Italie, tandis que l’Allemagne, longtemps
locomotive de l’eurozone, risque fort de basculer en récession avec une nouvelle
décroissance au troisième trimestre.
550 Mds€… C’est la somme consacrée au financement de l’univers du non-coté sur le Vieux Continent. La France n’est pas en reste en la matière, avec plus de 150 fonds positionnés sur ce créneau et, souvent, des enveloppes conséquentes. Une aubaine pour de nombreuses sociétés comme BlaBlaCar, spécialiste du covoiturage, qui a pu lever plus de 250 M€ en l’espace de quelques années.
Même si les investisseurs continuent d’avoir les yeux rivés sur la guerre commerciale sinoaméricaine et à un degré moindre sur le Brexit, nous aurions tort de perdre de vue que nous sommes entrés depuis quelques jours dans une période de publications de résultats. En avance de quelques semaines sur leurs homologues du Vieux Continent, plusieurs entreprises américaines de premier plan, notamment les bancaires JPMorgan et autres Goldman Sachs, ont déjà publié leurs chiffres.
Le mois dernier, je vous rapportais qu’un certain nombre de chefs d’entreprise se montraient quelque peu désabusés par rapport à leur parcours boursier, au point d’envisager un retrait de la cote.
Eh bien ils ont dû être confortés en ce sens par les dernières propositions d’Emmanuel Macron, qui recevait mi-septembre à l’Elysée le gratin de la « French Tech »……
BCE, Fed : à la plus grande joie des opérateurs, les banques centrales viennent donc de décider d’appuyer une nouvelle fois sur la gâchette monétaire, poursuivant ainsi leurs politiques accommodantes. Le 12 septembre dernier, Mario Draghi, qui transmettra le flambeau à Christine Lagarde d’ici quelques semaines, a annoncé une baisse des taux d’intérêt de dépôt de -0,4 à -0,5% ainsi que
la relance du fameux QE (« quantitative easing »). Ce programme de rachats d’actifs reprendra début novembre à hauteur de 20 Mds€ mensuels.
Des volumes qui n’ont de cesse de baisser, des gérants qui ne reviennent pas, une directive MiFid qui les a sortis du champ de vision de pléthore d’investisseurs : c’est peu dire que les dirigeants des petites sociétés cotées font souvent grise mine et qu’un nombre croissant d’entre eux s’interrogent de plus en plus sur la pertinence de rester en Bourse.
Plutôt que de vous parler pour la énième fois de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ou de la remise en cause des théories économiques historiques, avec notamment l’avènement de cette fameuse stagnation séculaire, panachage de croissance molle, de faible inflation et de taux bas – et qui figure désormais dans les propos de tous les économistes de la planète –, arrêtons-nous un instant sur la microéconomie.
Alors que la première salve des résultats semestriels s’est achevée, les marchés actions
restent bien orientés avec des plus hauts historiques sur le Nasdaq et le S&P500. Le
CAC40 demeure pour sa part proche de ses plus hauts niveaux depuis 11 ans sur fond de
taux toujours aussi bas.
C’est hélas une constante depuis de longs mois : les petites et moyennes capitalisations continuent de sous-performer les bluechips. Depuis le début de l’année, le CAC Small ne gagne ainsi que 9,4%, tandis que le CAC40 engrange 16,5%. Entre des gérants aux abonnés absents, des résultats régulièrement décevants en raison d’un positionnement sans doute trop européen de nombreuses sociétés et des valorisations assez élevées, les raisons ne manquent pas pour expliquer la défiance des investisseurs.
A moins d’être familier du monde des petites capitalisations boursières, le nom d’Arcure ne vous dira sans doute rien. Les observateurs les plus attentifs de l’actualité financière savent cependant que ce spécialiste des capteurs intelligents destinés au renforcement de l’autonomie des engins sur les sites industriels est le seul groupe français à s’être introduit à la Bourse de Paris au cours du premier semestre.
Longtemps considérée apathique et souffrant de la comparaison avec son homologue allemande, l’économie française montre de très nets signes de redressement ces temps-ci.