Lorsqu’on évoque le ralentissement mondial, c’est souvent l’Europe qui vient en premier
à l’esprit. La croissance est il est vrai nulle en Italie, tandis que l’Allemagne, longtemps
locomotive de l’eurozone, risque fort de basculer en récession avec une nouvelle
décroissance au troisième trimestre.
550 Mds€… C’est la somme consacrée au financement de l’univers du non-coté sur le Vieux Continent. La France n’est pas en reste en la matière, avec plus de 150 fonds positionnés sur ce créneau et, souvent, des enveloppes conséquentes. Une aubaine pour de nombreuses sociétés comme BlaBlaCar, spécialiste du covoiturage, qui a pu lever plus de 250 M€ en l’espace de quelques années.
Même si les investisseurs continuent d’avoir les yeux rivés sur la guerre commerciale sinoaméricaine et à un degré moindre sur le Brexit, nous aurions tort de perdre de vue que nous sommes entrés depuis quelques jours dans une période de publications de résultats. En avance de quelques semaines sur leurs homologues du Vieux Continent, plusieurs entreprises américaines de premier plan, notamment les bancaires JPMorgan et autres Goldman Sachs, ont déjà publié leurs chiffres.
Le mois dernier, je vous rapportais qu’un certain nombre de chefs d’entreprise se montraient quelque peu désabusés par rapport à leur parcours boursier, au point d’envisager un retrait de la cote.
Eh bien ils ont dû être confortés en ce sens par les dernières propositions d’Emmanuel Macron, qui recevait mi-septembre à l’Elysée le gratin de la « French Tech »……
BCE, Fed : à la plus grande joie des opérateurs, les banques centrales viennent donc de décider d’appuyer une nouvelle fois sur la gâchette monétaire, poursuivant ainsi leurs politiques accommodantes. Le 12 septembre dernier, Mario Draghi, qui transmettra le flambeau à Christine Lagarde d’ici quelques semaines, a annoncé une baisse des taux d’intérêt de dépôt de -0,4 à -0,5% ainsi que
la relance du fameux QE (« quantitative easing »). Ce programme de rachats d’actifs reprendra début novembre à hauteur de 20 Mds€ mensuels.
Des volumes qui n’ont de cesse de baisser, des gérants qui ne reviennent pas, une directive MiFid qui les a sortis du champ de vision de pléthore d’investisseurs : c’est peu dire que les dirigeants des petites sociétés cotées font souvent grise mine et qu’un nombre croissant d’entre eux s’interrogent de plus en plus sur la pertinence de rester en Bourse.
Plutôt que de vous parler pour la énième fois de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ou de la remise en cause des théories économiques historiques, avec notamment l’avènement de cette fameuse stagnation séculaire, panachage de croissance molle, de faible inflation et de taux bas – et qui figure désormais dans les propos de tous les économistes de la planète –, arrêtons-nous un instant sur la microéconomie.
Alors que la première salve des résultats semestriels s’est achevée, les marchés actions
restent bien orientés avec des plus hauts historiques sur le Nasdaq et le S&P500. Le
CAC40 demeure pour sa part proche de ses plus hauts niveaux depuis 11 ans sur fond de
taux toujours aussi bas.
C’est hélas une constante depuis de longs mois : les petites et moyennes capitalisations continuent de sous-performer les bluechips. Depuis le début de l’année, le CAC Small ne gagne ainsi que 9,4%, tandis que le CAC40 engrange 16,5%. Entre des gérants aux abonnés absents, des résultats régulièrement décevants en raison d’un positionnement sans doute trop européen de nombreuses sociétés et des valorisations assez élevées, les raisons ne manquent pas pour expliquer la défiance des investisseurs.
A moins d’être familier du monde des petites capitalisations boursières, le nom d’Arcure ne vous dira sans doute rien. Les observateurs les plus attentifs de l’actualité financière savent cependant que ce spécialiste des capteurs intelligents destinés au renforcement de l’autonomie des engins sur les sites industriels est le seul groupe français à s’être introduit à la Bourse de Paris au cours du premier semestre.
Longtemps considérée apathique et souffrant de la comparaison avec son homologue allemande, l’économie française montre de très nets signes de redressement ces temps-ci.
Ivalua… Ce nom ne vous dit sans doute rien, mais c’est celui d’une nouvelle licorne dans le paysage technologique français. A la suite d’une levée de fonds de 60 M$, cet éditeur de logiciels de gestion des achats
fondé en 2000 vient en effet de rejoindre le club très fermé des jeunes pousses valant plus de 1 Md€…
Il a débuté il y a un an et n’en finit pas ! Contrairement à une idée reçue tenace selon laquelle l’Empire du Milieu serait le seul à en faire les frais, ou à tout le moins celui qui en payerait le plus lourd tribut, le conflit commercial qui met aux prises les États-Unis et la Chine risque fort de faire vaciller les deux pays.
Mécontent de la lenteur de l’évolution des discussions avec la Chine, Donald Trump a une nouvelle fois tapé du poing sur la table le 5 mai dernier. Dans un de ces tweets au vitriol dont il a le secret, le président américain a annoncé de nouvelles sanctions douanières contre l’Empire du Milieu, lequel a, quelques jours plus tard, promis qu’elles ne resteront pas sans réponse.
La seconde quinzaine d’avril est historiquement rythmée par le début de la saison des résultats des entreprises américaines cotées au titre du premier trimestre de l’année. On peut toutefois supposer qu’ils feront moins le « buzz » que d’ordinaire, sachant qu’il n’y aura pas, contrairement à 2018, de réforme fiscale en soutien.
Visiomed, Delta Drone, Intrasense, Cybergun… Ces sociétés ont un dénominateur commun : une situation financière compliquée qui se traduit par des difficultés à se financer sur les marchés. Concrètement, elles peinent à obtenir des lignes bancaires et ne peuvent généralement pas passer par la voie classique de la Bourse, c’est-à-dire une augmentation de capital pour lever des fonds.
Si ma conviction profonde est que les marchés actions ne pourront pas éternellement échapper à un mouvement de consolidation étant donné leur vive hausse depuis le début de l’année, force est d’admettre qu’ils font mieux que résister ces dernières semaines.Il faut dire que de nombreux catalyseurs haussiers se sont mis en place depuis la rédaction de mon précédent éditorial. Parmi ceux-ci figure par exemple le retour des flux sur les marchés actions. Au titre de la semaine close le 15 mars, les fonds actions ont ainsi collecté 14,2 Mds$, du jamais vu en données hebdomadaires depuis un an…
La décision de Technicolor de ne plus publier de prévisions chiffrées est une excellente nouvelle, hélas passée trop inaperçue. En effet, il ne servait plus à rien pour cette entreprise, aux activités très volatiles, de continuer à se plier à cet exercice, avec à la clef bien des déceptions pour ses actionnaires et, fatalement, un cours de Bourse étrillé.